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Bony

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Le Bienheureux Garembert


Le Bienheureux Garembert
extrait du Dictionnaire historique de l'Aisne ; 1865.

BONY, Boheni, Boeni.- Village de l'ancien Cambrésis, situé dans une plaine élevée et nue à 19 km NO de Saint-Quentin.
Population: 1698 : 410 H; 1800; 165 H ; 1836; 200h ; 1861: 469 h.


Un certain Oylard, mayeur de St-Quentin au 12ème siècle, avait un serviteur nommé Garembert, qui forma le dessein de se retirer dans une solitides, afin de s'y livrer en paix aux exercices de la religion. Oylard seconda ses désirs en lui accordant, en 1110, un coin de forêt qu'il possédait dans le diocèse de Cambrai. ce territire etait celui de Bony, où l'on ne voyait alors aucune habitation. Garemberg s'y retira avec un disciple qui l'avait suivi, et y construisit une cabane de branchages recouverte d'écorces d'arbres ; de pommes sauvages et des racines étaient l'unique nourriture de ces pieux solitaires,dont la vie édifiante ne tarda pas à leur attirer des disciples. Garemberg se trouva donc bientôt à la tête d'une petite communauté à laquelle il imposa la règle de St Augustin. Mais il fallait songer aux moyens de la nourrir, car ce désert ne présentait aucune ressource. Garemberg fit appel à la générosité des seigneurs et des communautés religieuses des environs. Le chapitre deSt-Quentin lui accorda , en 1110, moyennat un simple cens annuel de 12 sous, la prprpiété du terroir où il s'était établi, et plusieurs seigneurq voisins lui abandonnèrent des dois et des terres, de sorte que dès 1130 la colmmunauté de Bony se faisait remarquer entre celles de la province, par létendue de ses dommaines. On s'aperçut alors que ce lieu était presqu'entièrement dépourvu des commodités de la vie; cette circonstance détermina Garemberg à ehercher un emplacement plus favorisé sous ce rapport. ll choisit à cet effet le voisinage des sources del'Escaut, et établit, en Il36, sa communauté dans la valléé, au pied d'une éminence nommée le mont St-Martin, qui donna son nom à la nouvelle maison. Garemberg introduisit ensuite dans eette maison la réforme des Prémontrés, en confia le gouvernement à un sage religieux et se retira dans la retraite de Bony où il avait laissé quelques frères et une petite communauté de saintes filles qui, elles aussi, étaient vennes se mettre sous son obéissauee. Après sa mort arrivée au mois de décembre 1141, ces religieuses furent transférées à Macquincourt, et il ne resta à Bony que quelques frères convers nécessaires à la culture des terres, Cet état de choses dura jusqu'à la fin du 16e siècle, époquc à laquelle ces religieux renonçant à cultiver eux-mêmes leurs domaines à cause de la fréquence des guerres, les louèrent à des séculiers. Le nomhre de ees derniers s'étant accru peu à peu, les habitations qu'ils eonstruisirent successivement. ont fini par former le village actuel.