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  Tertry

Histoire

 

Actualité en chiffres

Canton                  :

Code postal         :80

Surface de la commune :

en terre

en bois

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   Histoire de Terry

Par l'abbé Paul Decagny écrit en 1867




 Histoire de Tertry  
jusqu'en 1867
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TERTRY

On pourrait avancer, avec assez de vraisemblance, que cette antique habitation existait déjà du temps des Gaulois; et qu' elle aurait ensuite reçu son nom du fameux général romain Tetricus, à l'effigie duquel des médailles furent découvertes dans nos contrées, particulièrement à Acheux et à Crisolles, près Guiscart, en .. 838.
Néanmoins le radical tertrum, tertre, colline, autoriserait également une étymologie de situation par rapport à ce lieu appelé Testrich en 1214, Tritrich en 1248, Tretrich en 1372, puis Tretry, Textriacum.
Toutefois il est fait mention de ce village dès 687, au sujet de la fameuse bataille qui en porte le nom.

Tertry était une ancienne paroisse du doyen né d'Athies, sous l'invocation de St Omer. La dîme et le patronage en appartenaient, dans le principe, à l'abbaye de St-Quentin-en-l'île : par un traité à la date de 1302, l'abbé Regnault céda, pour les maisons de Rôcourt, la dîme, l'autel, la cure, etc. de Tertry à Hugues de Parando, visiteur général des Templiers, qui y possédaient déjà de grands biens. Mais en 1311, lors de la suppression de cet ordre, ces biens, comme ceux de Montécourt, passèrent aux frères de St Jean d'Eterpigny .
A Tertry aussi bien qu' à Monchy, les seuls restes de l'église primitive sont la partie inférieure du clocher, et la chapelle collatérale du côté gauche qui s'ouvre par deux arcades à plein cintre. La nef est une restauration fort simple et assez moderne; mais le chœur et le sanctuaire, où les armoiries du commandeur d'Eterpigny sont sculptées sur un pendentif de la voûte, peuvent être regardés comme d'élégantes constructions de l'époque gohique.
On y trouve, aux murs extérieurs, les dates de 1436 et 1517, et cette inscription historique: . Chelle année chy ung Roi de France (Henri IV) a esté tuez d'un coup de cousteau par un nommé François Ravaillac natif d'Angoulesme; le 14 may 1610 1610. - Escript le 16 juing 1610.
Le commandeur d'Eterpigny présentait à la cure de Tertry, qui paraît avoir été plus considérable autrefois; puisque, sur les mêmes mors du chœur, se trouve gravé le nom de sire Oarthélemi Camus, Vicaire en 1603. Cette cure fut occupée au dernier siècle par MM. Pierre Gambart en 1725. Dion en 1770. Jacques-Simon Brallee en 1789.
Ce village n'était plus qu'une simple annexe de Monchy depuis le Concordat; mais dans ces derniers temps il a recouvré un titre légitime de paroisse succursale, et a fait un échange de son ancien presbytère contre une habitation beaucoup plus convenable.
Indépendamment des Templiers et des seigneurs particuliers qui seront rappelés plus loin, le Chapitre de St.Quentin y avait aussi des possessions dont l'origine et les pièces justificatives, fort intéressantes pour les habitants du lieu, sont mentionnées in extenso dans les Mémoires du Vermandois .
En 1369, Jean Courtois, chanoine de St-Quentin, acheta à Tertry neuf muids de terres, et la maison d'Ansel de Quievry, pour en fonder dans sa collégiale une chapellenie de St-Jean Guérars, sire de Tertry, consentit et amortît toute l'acquisition, sauf la justice, le four au pain noir, la bannerie du moulin et la corvée de faner le foin: de plus, il imposa au chanoine l'obligation de se présenter au seignenr suzerain de Nesle, Charles de Dammartin, pour en obtenir la confirmation de leur traité. il en fut de même pour l'augmentation des biens de cette chapellenie, faite un siècle plus tard, par Robert Roussel et Marie sa femme, habitants de Tertry, où paraît un nommé Guerart le mayeur. On lira volontiers l'inventaire textuel de la chapelle de St-Jean dont il vient d'être parlé; c'est comme les autres pièces justificatives désignées plus haut, un curieux monument du langage simple et naïf de cette époque.


Cechy comment la capelle Saint Jehan-Baptiste devant nommée, est ordennée tant d'ornemens, comme d'aultres choses.
. Premièrement, deux Casules; l'une de soye ganne, surrorée d'or; et l'autre, de soye azurée.
) . Item, quatre Albes à tout les paremens devant et derrière: et ossi ès manches; excepté une qui ne l'est pas esmanchés.
. Item, chiunt Amis; les trois parés, et les deux autres, nient.
. Item, sept Estoles, et chiunt Maniples.
) . Item, trois Chains à chaindre le Prestre.
. Item, quatre Nappes à canter messes.
. Item, trois Touailles pour essuer les mains, dont l'une est ouvrée de file parés; et les deux autres, nient.
. Item, trois Bourses à corporaux; l'une a un Crochefy moult noble; la secunde a les armes de Couchy; et le tierche, est de fustenne blanque, croisié de noir.
. . Item, sept Corporaux dedans les bourses devant dites.
. Item, un Drap de file ganne surroré d'or; et un Quarrelet surroré d'or ossi : mais ils ne sont pas trop bons.
. Item, un Quarrelet de toile viese, a une demie croix bien Jée, et paré à costes.
) . Item, un Messel enveloppé de toile blanque.
. Item, un grand Coussin de ganne soye, couvers.
. Item, un petiot Coussin à mettre dessous le Messel, quand 011 canle.
. Item, un Calisse, une Platine et une LoucheUe.
. Item, deux Pochonnes; l'une au vint, et l'autre à l'iauë.
. Item, deux Gourdines de toile taine en noir, et deux vergues de fer pour les pendre.
. Item, un Queste double, à deux couverchaux et à deux ser rures.
. Item, une Escame d'une aiss.elle de quaine.
. Item, une Cloquette de mettail pour sonner quand on lève le Corps de Nostre-Seigneur.
. Item, deux Plas d'estain pour mettre chierges de chire quand on cante le messe.
. Item, deux Boittelettes à mettre le pain pour le canter.
. Item, une pais.

Extrait d'un cartulaire en vélin, aux archives de l'église de St-Quentin, et écrit par Simon Cavène, titulaire de cette chapelle. (Colliette, t. 2, p. 866).

D'après le dénombrement de 1214, souvent cité, de la châtellenie de Péronne, le domaine de Tertry appartenait, à cette époque, au puissant Gilles de Marquaix. Il y reconnaît tenir du roi Testrich, un moulin, des prés, x muids et v setiers VIII verges et demie de terre et la dîme, à la mesure de St-Quentin.
A la fin du XIve siècle, était seigneur de Tertry Grart, ou Guerars, comme le constate un aveu de 1372 par lequel Guerars de Tertrich, chevalier, déclare tenir du roi la place du château de Monchy-l'Agache, bail1iage de Péronne, avec justice sur plusieurs terres de M. de Conchy, de M de Selle et de Lupart Cuerdor. Il résulte d'un autre titre de 1410 que ce seigneur possédait alors la vicomté de Monchy sur laquelle Hector de Ste-Maure, comte de Nesle, avait acquis un fief de Girard de Tertry .
C'est le même Guerard qu'on voit intervenir dans la fondation ci-dessus du chanoine Jean Courtois et à laquelle il apporta une continuelle opposition dont il ne se désista qu'à prix d'argent. Dans les diverses citations des Mémoires du Vermandois à ce sujet, on trouve, sous les années 1371, 1372 et 1374, divers actes en français de ce seigneur, pour l'amortissement des biens donnés au Chapitre de St.Quentin dans l'étendue de son domaine; et même un arrêt très motivé de Tristan du Bos, bailli de Vermandois, contre le même Guerard le mayeur, sire de Tertry, et Pierre Rotet qui avaient pris deux aignaulx dans ta métairie du chanoine Jean Courtois.
Le domaine de Tertry, qui releva d'abord du comté d'Athies et ensuite de celui de Nesle, faisait partie du marquisat de Caulincourt, à la fin du siècle dernier.


BATAILLE DE TERTRY, EN 687

Tertry est une des localités les plus célèbres et les plus historiques de notre arrondissement. C'est auprès de ce village, qu'en 687 fut remportée la victoire qui assura le trône à Pépin d'Héristal, aïeul de Pépin-le-Bref, chef de la seconde race de nos rois.
Ce puissant duc de Neustrie avait refusé de se soumettre à Thierry III : il attirait même dans sa province le grand nombre des mécontents, que révoltaient les exactions conseillées par le maire du palais, Berthaire.
Le roi lui déclara la guerre, et le battit complètement sur la frontière de Neustrie: mais Pépin leva bientôt une nouvelle armée avec le secours des seigneurs Austrasiens, et se mit à la poursuite de Thierry qu'il recontra près de Tertry. Ce fut en vain que le duc essaya d'en venir à un accommodement; il fallut combattre.
D'après une ancienne tradition, son armée se trouvait placée à l'endroit même où s'élève l'église de Tertry; et celle du roi était rangée en bataille de l'autre côté de la rivière. Sur une éminence, voisine d'un village nommé Cauviguy, Pépin, animé d'une audace que le succès seul vint justifier, brûle et abandonne son camp, franchit la rivière et les marais de l'Aumignon, attaque le roi et Berthaire, son maire du palais, et remporte sur eux une victoire complète qui décide de son triomphe.
Cette défaite coûta la vie aux principaux officiers du roi, dont les riches dépouilles furent partagées entre les vainqueurs; le roi lui-même et Berthaire ne trouvèrent leur salut que dans une fuite précipitée; et ceux qui purent échapper au massacre, se réfugièrent dans les églises de St-Quentin et de St-Fursy de Péronne, dont les chanoines leur obtinrent facilement grâce. Après cette victoire, Pépin fut proclamé mai'e du palais, et régna sous le nom du faible roi Thierry.
On ne voyait plus à Tertry, il y a cent ans, aucun vestige ou monument de cette ancienne et célèbre bataille.
Dans les citations relatives à là seigneurie, on a vu qu'en 1373 Guerard était tout à la fois seigneur et mayeur de Tertry qui aurait été érigé en commune avec son échevinage.

Cette commune et les pauvres avaient autrefois des biens considérables; mais les habitants actuels sont dépourvus de toute ressource à cet égard par le partage qu'en ont fait entr'eux leurs ancêtres. L'église seule a conservé 8 hectares 48 ares 13 centiares de terres en vingt-neuf pièces à Tertry, Poeuilly et Vraignes .
Aux archives de la Somme se trouve un plan terrier de diverses parcelles de terre que possédait le Chapitre de Nesle à Tertry.
Lieux dits: la Vicomté, la Chaussée, les Crulines, la Tomblelle, la Porte Fourrière, le Pont-Rouge, la Pinière , le Champ Gris, les Fieffes, le Chemin Tombois et des morts; et près de Terlry, Cauvigny, St-Martin, etc. Ancien ressort: comme Monchy-Lagache.

En 1867, population: 430 habitants;
         90 maisons;
        superficie territoriale, 493 hectares.





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