Histoire de Villecourt
jusqu'en 1867
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VILLECOURT
Dans les anciens monuments ce lieu est désigné sous le nom de Villani, Villana et Villacurtis; Wuillecourt, Wilcourt, Vuilecourt ct même Vuelcourt.
C'est ainsi qu' il en est fait mention dans une charte de St-Sauve en 1042 ; et dans une autre de Thierry, éveque d'Amiens, en date de 1153.
Par ces deux citations, Dom Grenier qui présente ce domaine comme mouvant de Corbie, n'aurait-il pas fait une confusion avec Wuillencourt, anciennc abbaye transférée à Abbeville et réunie a celle d'Epage en 1648 ?.
Car il avance dans le même manuscrit qu'en 1750 la seigneurie de Villecourt, petit village du Vermandois, près de la Somme, relevait moitié du marquisat de Nesle et moitié du château dc Champien .
Ce qui paraît mieux fondé, c'est quc Villecourt était primitivement une des dépendances de l'ancienne et principale paroisse de Matigny; et qu'il en aura été démembré pour en former une cure particulière, sous le nom de Villa curtis, métairie du village,
qui exprimerait assez cette dépendance antérieure.
, On pourrait encore justifier cette assertion en faisant observer qu'on ne trouve aucun seigneur de ce domaine dans les siècles reculés;
et que l'évêque de Noyon en érigeant celte petite cure, à une époque assez récente, s'en était réservé le patronage exclusif; et en avait abondonné toute la dîme au titulaire dont le premier dernier fut Claude Boullenois en 1780.
Aussi, malgré le peu d'importance de la localité, ce bénéfice était-il un des plus riches de la contrée, M Sézille avance que la grossc dîme de Villecourt consistait en 50 setiers de blé, mesure de Nesle, sur la chapelle St-Lazare de Noyon .
L'église dédiée à St-Barthélemi ne paraît pas fort ancienne: elle fut presqu'entièrement restaurée en 1761. Annexe de Matigny depuis le concordat, elle a été réunie dernièrement à Béthencourt, sous le titre de chapelle vicariale.
Le fief seigneurial de Villecourt appartenait, au dernier siècle, à la famille de Vitasse déjà plusieurs fois citée.
Elle y habitait
un ancien château placé sur le bord de la Somme et dont on
voit encore quelques restes dans la ferme actuelle de M. Auguet
Ce sont des constructions massives en briques, au milieu
desquelles une salle principale se distingue par des plafonds
recouverts de sujets en peinture dont le plus remarquable est le sacrifice d'Abraham, etc. En 1709 est rappelé Philibert-César de Vitasse, chevalier, seigneur de Villecourt et autres lieux.
Entre ce village et Béthencourt s'élevait une forteresse
considérable destinée à défendre ce passage important de la Somme, sur le chemin de Roye à St-Quentin, ou plutôt de Beauvais à
Vermand: car au pied de ce fort existait un gué nommé Malaquis par lequel il était facile de traverser la rivière.
Dans les siècles reculés, ce gué dont on retrouve les traces servait aussi de
communication aux habitants du pays pour se rendre à l'église
matrice de Morchain, par un sentier où il aboutissait et qui
existe encore de nos jours.
Lorsqu'en 1815 les Anglais vainqueurs à Waterloo se rendaient à Paris, ils n'osaient pas approcher de Villecourt où leur carte militaire avait conservé l'indication d'une forteresse redoutable: il fallut les détromper.
Villecourt est assez riche en biens communaux consistant en 9 hectares 94 ares 06 centiares de marais, d'un revenu de 620 fr.
Le bureau de bienfaisance possède seulement 1 hectare 55 ares 50 centiares de terres affermés à 130 francs.
Sur la colline, au nord du village, on a découvert des tombeaux et des médailles signalant le passage des légions romaines sur cette rive de la Somme. L'une de ces médailles d'une très belle exécution et bien conservée, est à l'effigie de Maximianus,
nobilis Coesar, curio populi romani.
Aux archives de la Somme: plan terrier de Villecourt en 1789 avec contenances et noms des propriétaires;
- autre plan des biens communaux et étang du même lieu.
Lieux dits: la Tombelle, le Clermont, le Champ Horion, la
Lanière, les Prés d'Ecany, Pâtures des Aventures, etc.
Ancien ressort: baill. et élect. de Péronne; intend. d'Amiens. Cure de l'ancien doyenné de Ham.
Population: d'après Lépéron, 12 feux en 1670 ; il y en a 16 en 1699 ; 12 en 17O9 ;
laboureurs 2; bestiaux 100,
En 1867 : habitants :104
maisons, 25;
superficie territoriale,
214 hectares.
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