Bénédict (Benoît) Fould, marié avec Hélèna Oppenheim, 1er Député Juif de France (1792 – 1858) Député de Saint-Quentin le 14 mai 1834 :

Le patronyme Fould vient de l'israélite d'Alsace-Lorraine et désigne une personne originaire de la ville de Fulda ou Fulde en Allemagne.

 

Le grand-père de Bénédict (Benoît ) Fould était Jacob Fould né en 1736, Il semble que sa famille vienne du Portugal bien que son nom indique un passage en Allemagne.

 

Le père de Benoît Fould : Beer Léon Fould né en 1767 à Boulay (57) a commencé sa carrière comme cireur de chaussures pour devenir le fondateur de la Banque Fould, Oppenheim et Compagnie.

 

 

Tableau représentant Bénédict Fould

Source : Musée Roybet-Fould de Courbevoie

 

Portrait peint par

Ary Scheffer (1795 – 1858) en 1843.

 

 

Georges Barbier–Ludwig,

conservateur du MUSEE ROYBET FOULD

178, boulevard Saint-Denis,

92400 COURBEVOIE.

tèl : 01 43 33 30 73,

fax : 01 41 16 91 46

 

 

 

 

Pour la petite anecdote : Le Banquier Cerf Berr de Medelsheim (1726 – 1793 ) avait repéré Beer Léon Fould en train de cirer des chaussures dans la rue : Cerf Beer l’installa dans son hôtel et lui avança de l’argent pour la création de la Banque Fould, Oppenheim & Compagnie.

 

Source:

- VALYNSEELE Joseph, "Les Maréchaux de la Restauration et de la Monarchie de Juillet", Paris 1957

- MOINE Jean-Marie, "Les Barons du fer", Serpenoise, Nancy 1989 - LAZARD Didier, "Simon Lazard", Felin, Paris 1988

- JACOB L., "Etat des personnes qui ont fait modifier leurs noms patronymiques"

- TEMERSON Henri, "Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l'année 1957" et "1961", Paris 1958 et 1962

- de SAINT-SIMON F., "La Place des Victoires", Vendôme, Paris 1984

- POISSON Georges, "La banlieue Nord-Ouest", Minuit, Paris 1960 - "Le Crapouillot - Dossier Les Gros"

- Archives de la Banque de France : . 1069199018/106 : Dossier de Conseillers de la succursale de Nancy

- Archives Nationales . IX1089 : Minutier Central des Notaires

- Archives personnelles de M. Jean HUBERT-BRIERRE

 

 

En 1830, trois ans avant que Benoît Fould rentre dans la politique, la Ville de Saint-Quentin recevait de Cambrai, de Paris, de Strasbourg des musiciens, des médecins et des Commerçants juifs dont l’un s’est fait injustement attaqué par le tribunal correctionnel de Saint-Quentin…Tous se rendaient en diligence, le train ne passa pas encore à Saint-Quentin , Mr Seigmann en tant qu’aéronaute s’était penché sur la Montgolfière en l’année 1828 (Saint-Quentin) dont je vous fais partager l’article de l’époque ainsi que les publicités se référant aux musiciens, dentistes et marchands…

 

Le sieur Seigmann a déjà fait connaître au public, par la voie de ce Journal, l’intention où il était d’ouvrir une souscription en cette ville, pour parvenir à faire une dernière Ascension d’un Ballon d’une grandeur prodigieuse. La liste de souscription s’emplit au grès des désirs de l’Aéronaute ; mais il lui faudrait une cinquantaine de signatures pour le mettre à même de lancer fructueusement son Aérostat.

Néanmoins, le sieur Seigmann a l’honneur de prévenir MM. Les habitants de Saint-Quentin et toutes autres personnes, que cette Ascension aura lieu dimanche 14 septembre prochain, à cinq heures du soir (si le temps le permet), sur le rond – point du chemin de Bellevue, près le boulevard de Mme la Dauphine.

Il prévient en même temps MM. Les Souscripteurs, que leurs cartes seront portées à domicile, dans le courant de la semaine.

Nota. Les personnes curieuses de voir un Ballon d’une aussi grande dimension, pourront se transporter à l’Arsenal, où il se construit et où il sera exposé à la vue des amateurs, comme une pièce vraiment extraordinaire.

 

Source : Journal de Saint-Quentin du 14 septembre 1828.

 

En réalité il s’agissait du physicien Siegmann et non de Seigmann comme l’écrit le journal de Saint-Quentin de l’époque, en effet le journal de Troyes et Champagne cite ce savant qui avait travaillé sur le parachute :

 

« Le 24 octobre 1830, le physicien Siegmann se propose de présenter, au public troyen, une sensationnelle attraction, aussi, le Journal de Troyes et Champagne annonce-t-il qu'une montgolfière S'élèvera place des Jacobins, au cours de cette journée.

Cet aérostat doit emporter deux animaux vivants placés dans une petite barque, le tout soutenu par un parapluie accroché au lieu et place de la nacelle. Dès que le sphérique aura atteint une altitude de 1 000 toises, le parapluie se détachant, les animaux descendront sans danger.

Voilà une application originale du parachute et à laquelle nous ne saurions songer de nos jours, ce précieux engin ayant fait de tels progrès qu'il pourra bientôt soutenir un avion et lui permettre d'atterrir sans encombre. »

 

Source:

 

Journal de Saint-Quentin :

 

Comme le futur député Benoît Fould, Mr Samuel Mayer fût déjà à l’époque victime de calomnies (1829) :

 

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Monsieur Benoît Fould faisait partie du Conseil d’Administration de la Compagnie d’Assurances contre l’incendie, autorisée par ordonnance du Roi, du 5 octobre 1828, établie à Paris, rue Grange – Batelière, n°1.

Cette assurance garantit tous les dommages provoqués par la foudre, elle est représentée, à Saint-Quentin, par M. Antoine Gallay , Agent principal, rue Saint-Thomas.

 

Monsieur Bénédict Fould, banquier, résidait le quinze mai 1833 au n°10 rue Bergère à Paris.

 

Tombe de la Famille Fould

 

 

 

Le Docteur Charcot devient le médecin attaché de Benoît Fould, l’aîné d’une famille de banquiers, personnage fortuné et influent, proche du pouvoir. En effet, son frère Achille est ministre d’Etat de Napoléon III.

Charcot accompagne même Benoît Fould lors d’un long voyage dans le sud de la France et en Italie. Ce périple sera pour lui une expérience importante. Non seulement il découvre les voyages et l’art, mais également le monde du pouvoir et de l’argent, tout ce que son milieu familial et sa vie étudiante n’ont pu lui apporter.

A leur retour, Benoît Fould multiplie les recommandations à son sujet et lui alloue une somme de 1200 francs par an pour qu’il devienne le médecin personnel de la famille. La clientèle mondaine de Charcot est amorcée et il s’installe dans son quartier, 6 cité Trévise.

 

 

 

Docteur Charcot

 

 

Le contrat de mariage est signé en présence des témoins de la mariée et de ceux de Charcot qui sont nombreux : son frère Pierre, Madame Benoît Fould et M. Adolphe Fould, son maître Rayer et son ami Vulpian.

 

 

Thèse du Docteur Corniou Olivier – né le 13 novembre 1961 à Fontenay sous Bois – Présenté donna son avis sur la loi des faillites et banqueroutes, sur le publiquement à Paris XII (Créteil).

 

 

Réélu député, le 4 novembre 1837, face à Arago, il remboursement des rentes, sur le budget des affaires étrangères, etc., et obtint encore sa réélection, le 2 mars 1839.

 

 

 

Bénédict Fould donne, le 4 novembre 1846, procuration à André David, de Saint-Quentin, pour faire don de sa maison au bureau de bienfaisance de cette ville".

Comme député, Fould soutient régulièrement la majorité gouvernementale.

 

 

Elections.

 

Journal de Saint-Quentin

 

 

Par arrêté de Monsieur le préfet, en date du 26 mai, les 3ème et 4ème collèges se réuniront à Saint-Quentin, à l’ancienne abbaye de Fervaques, à l’effet d’élire chacun un député.

 

- On dit que Mr Harlé (Isaac), député de Saint-Quentin, sortant, refuse la réélection, et on parle pour le remplacer, de MM. Fould, banquier à Paris, et Ymbert, chef de division au ministère de l’intérieur, membre du conseil général de ce département.

- Nous regrettons de ne pouvoir faire nos réflexions sur les titres de chacun de ce Messieurs à la candidature, notre feuille devant rester uniquement étrangère au domaine de la politique.

 

Année 1833

 

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Monsieur Bénédict (Benoît) Fould, banquier à Paris, a été député de Saint-Quentin le 14 mai 1834, il s’agit du premier israélite appelé à une chambre législative. Il sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 26 octobre 1843.

 

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Benoît Fould,

Banquier à Paris,

Ancien Juge au Tribunal de Commerce de la Seine,

Ancien député de l’Aisne et de l’Hérault,

Chevalier de la Légion d’Honneur le 26 octobre 1843.

 

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M. Benoît Fould est né à Paris, le 21 novembre 1792.

 

Une intelligence vive, une aptitude remarquable pour les affaires, le placèrent, jeune encore, à la tête d’une des plus importantes maison de banque de la Capitale. Son expérience et sa réputation de probité le firent élire en 1827, juge au Tribunal de commerce, et dans la suite il entra dans la Chambre de commerce, dont il est devenu l’un des membres les plus distingués.

 

En 1834, M. Fould fut élu député du département de l’Aisne, par le collège de Saint-Quentin. Il fit partie de la majorité qui soutenait le ministère avec indépendance, et d’accord avec lui sur la marche politique des affaires, il s’en sépara souvent dans les questions de douanes et d’industries.

 

En 1835, il proposa un amendement à l’article 573 du projet de loi sur les faillites et banqueroutes, et parla dans la discussion du budget des finances. L’année suivante, il fit un rapport sur le projet de loi relatif aux crédits supplémentaires de 1835. En 1837, il combattit le projet de loi relatif aux caisses d’épargne, et parla dans la discussion des projets de loi sur les travaux publics, sur les sucres, sur l’établissement des chemins de fer et sur le budget des dépenses.

 

Réélu, il parla dans la discussion du projet d’adresse sur le paragraphe relatif à la conversion des rentes 5%, et prit part à la discussion des projets de loi sur les faillites et banqueroutes, sur le remboursement des rentes, sur le budget des Affaires étrangères, et sur la taxe des places dans les chemins de fer.

 

Encore réélu en 1839, à Saint-Quentin, M. Fould prit part à la discussion des projets de loi relatifs au chemin de fer de Versailles (rive gauche), au remboursement des rentes, aux sucres, à la prorogation du privilège de la Banque de France, au budget, au rétablissement des voies de communication détruites par les inondations, au travail des enfants dans les manufactures, aux dentes à l’encan de marchandises neuves, au traité de commerce avec la Hollande, à la prorogation du privilège de la banque de Rouen, à l’établissement des grandes lignes de chemins de fer, etc., et sur la proposition de MM. Pagès (de l’Ariège) et Mauguin, relative aux fonctionnaires députés.

 

Aux élections générales de 1842, M. Benoît Fould ne fut pas réélu ; mais en 1846 le collège de Saint-Pons (Hérault) le renvoya à la Chambre des députés à la place de M. Floret. Il y parla, en 1847, dans la discussion du projet de loi relatif à un crédit pour le remorquage des navires de commerce chargé de grains, dont le transport était trop cher dans cette année de famine. Il prit part en outre à la discussion des projets de loi relatifs à la restitution des cautionnements aux compagnies des chemins de fer, à l’abaissement à 250fr. des moindres coupures des billets de la Banque de France, aux crédits extraordinaires, au budget, au chemin de fer de Paris à Lyon, etc.

 

La même année, il fut un des candidats présentés pour les fonctions de membre de la commission de surveillance des caisses d’amortissement et des dépôts et consignations.

 

M. Benoît Fould a été nommé chevalier de la Légion d’Honneur en 1843.

 

Source : GALERIE NATIONALE DES NOTABILITES CONTEMPORAINES DES PRINCIPAUX FONCTIONNAIRES DE LA France SOUS LA DIRECTION DE E. SAINT-MAURICE CABANY.

 

 

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Au milieu des discussions relatives au classement, M. le marquis de Mornay proposa de remplacer le réseau par un chemin qui de Lille et de Valenciennes viendrait à Paris pour se prolonger ensuite jusqu’à Marseille et à Cette. Fidèle à la pensée de son discours, M. de Mornay finissait par ces paroles : « Mon amendement est donc ce qu’il y a de plus raisonnable ; car il satisfait à tous les grands intérêts que je viens de signaler, et garantit des résultats positifs et prochains.

 

Si je m’oppose à tout autre classement, c’est dans une pensée de sagesse et d’équité envers les populations ».

 

Cette sortie beaucoup trop vive dans la forme était en outre prématurée, Aussi le débat allait-il s’éteindre de lui-même quand M. Benoît Fould prit la défense de l’amendement.( La chambre ne comptait pas alors parmi ses membre M. Achille Fould, qui fut, il est vrai, cette année-là même, nommé député par le département des Hautes-Pyrénées, mais seulement après la session aux élections générales du mois de juillet. Par suite de ces même élections, Mr Benoît Fould cessa de représenter le département de l’Aisne)Il n’en était pas aujourd’hui comme en 1837, alors qu’on opposait le tracé du chemin de fer du Nord par Saint-Quentin au tracé par Amiens, et que l’opinion de M. Fould, député de Saint-Quentin, pouvait paraître influencée par les intérêts particuliers de son collège électoral. Cette fois, son opinion était visiblement indépendante de pareilles considérations. Elle empruntait du prix à la compétence de l’orateur en matière de finances. Vouloir classer toutes les lignes, c’était, dit-il, donner des espérances qui ne pouvaient pas être réalisées, que la commission elle-même ne croyait pas réalisables. M. Benoît Fould se montrait ici très -conséquent avec les idées qu’il avait émises lors de la discussion générale , dans un discours où il avait abordé tous les côtés du projet ministériel. « Ce que je veux, ait-il dit dès ce moment, c’est que nous finissions ce que nous commençons ; c’est que je veux pour un particulier, je le veux pour le gouvernement. » En appuyant l’amendement de M. de Mornay, M. Fould avait cité un passage de M. Michel Chevalier dénonçant l’embarras de l’état de l’Illinois (Etats-Unis), tombé en déconfiture à cause d’un trop gros projet de lignes ferrées ….

 

Source : LES CHEMINS DE FER AUJOURD’HUI ET DANS CENT ANS PAR ARMAND AUDIGANNE.

 

Don de Hélèna Fould (épouse de Benoît Fould) pour Saint-Quentin (1842)

 

Madame FOULD a envoyé pour sa part 22 lots parmi lesquels on remarque un sac brodé à glands d’or, deux dessus de coussins en tapisserie, 4 sachets brodés et un nécessaire en palissandre. L’envoi des lots était accompagné de la lettre suivante adressée à Madame Trefcon :

« J’ai l’honneur, Madame, de vous adresser ci-joint la liste des objets que je mes fais un grand plaisir de vous envoyer. Je suis charmée de m’associer à vos bonnes œuvres et vous prie d’agréer, Madame, l’assurance de ma haute considération.

Héléna Fould.

 

Quoi qu’en disent les journaux de la capitale dont les renseignements, copiés ensuite par les journaux de département, doivent faire sourire les habitants de notre ville, depuis qu’il s’est remis sur rangs, et malgré la candidature de M. De Cambacérès, M. FOULD n’a pas perdu un seul pouce de terrain, et puisque nous avons prononcé des noms propres, nous devenons le dire de suite et hautement : M. Fould, briguant de nouveau le suffrage le suffrage des électeurs, est le candidat que nous appuierons de toutes nos forces comme nous combattrons le candidat nouveau dont la profession de foi ne saurait nous inspirer aucune confiance.

 

Pour justifier le concours que nous prêterons à M. Fould et l’opposition que nous prétendons faire à M. de Cambacérès, - et cela sans nous jeter dans les thèses irritantes de la politique générale, nous dirons sommairement, nous réservant de le prouver plus tard, si nos assertions étaient contestées : 1°. Que les opinions politiques de M. Fould, modérées et indépendantes, sont les opinions dont le triomphe doit assurer l’ordre qui repose sur les institutions à l’intérieur en même temps que les bonnes et honorables relations internationales ; 2°. Que les idées commerciales et financières de M. Fould sont les plus propres à maintenir et à développer la richesse nationale et le bien – être public : liberté sage, ordre public, paix honorable, richesse nationale, toutes choses que les électeurs voudront maintenir avant tout et dont ils doivent favoriser les développements ; - d’un autre côté, et d’après la profession de foi du nouveau candidat, qui n’est autre chose que la répétition des arguments de l’opposition systématique, nous posons en fait que M. De Cambacérès partage toutes les idées de l’opposition et que son opposition à lui est encore plutôt une opposition personnelle que de principes, - que les idées de l’opposition sous le drapeau de laquelle se présente le nouveau candidat sont contraires au maintien d’une sage liberté, de la paix et de l’ordre public ; - que, pour ce qui concerne spécialement Saint-Quentin, M. de Cambacérès, se présentant sans aucune idée connue sur les questions industrielles et commerciales à l’ordre du jour et qui intéressent particulièrement notre cité, doit être rejeté par le commerce de Saint-Quentin.

 

Telles sont les propositions, générales qui sont nos convictions à nous, que nous soumettons, organe du parti conservateur et des intérêts de la localité, aux réflexions des électeurs, et que nous croyons inutile de développer quant à présent, mais que nous nous engageons à prouver, s’il y a lieu, - ce que nous ferons avec dignité, sans animosité, sans passion. Pendant la lutte électorale, nous voulons avoir, même dans la forme, l’assentiment de nos amis politiques, et prouver à nos adversaires que nous écartons constamment les personnes pour ne nous attacher qu’aux principes.

 

 

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- Nous aurons à traverser, pendant quelque temps, des jours de petites intrigues, de petites passions, et de bien petites misères.

- Déjà, à propos des prochaines élections, les courtiers de mensonges et de la calomnie occulte se sont mis en route contre M. Fould et battent le pavé de la ville, débitant à qui veut les entendre les choses les plus niaises et les plus absurdes sur la vie publique et privée de notre ancien député. Ces messieurs ont sans doute lu les Mémoires biographiques sur M. Fould, ces superbes mémoires qu’on annonce comme si curieux et dont on n’ose pas livrer un seul mot à la publicité ! Quant à nous, nous en attendons toujours la lecture et nous verrons bien. En attendant il faut bien avouer que , l’effet étant toujours en rapport avec la cause, les personnes qui prétendent combattre M. Fould avec de si pauvres et de si petits moyens, doivent être de bien petites gens et des gens bien pauvres d’esprit.

 

 

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- « Il y a pour le choix de notre député, dit un journal, un « abîme entre M. Fould et M. de Cambacérès. » - Cela est vrai. Aussi, espérons-nous que les électeurs de Saint-Quentin seront assez sages pour ne pas tenter de le franchir, et qu’ils resteront fermes sur le terrain solide qu’a adopté notre ancien député, M. Fould.

 

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- Au moment de mettre sous presse, nous apprenons d’une manière certaine que M. de Cambacérès, déjà appuyé par l’opposition centre–gauche et de la gauche pure, se fait en même temps patronner par le comité légitimiste de Paris, et nous pouvons affirmer que plusieurs électeurs ont reçu des circulaires qui leur recommandent vivement la candidature de M. de Cambacérès. Quoi ! M. de Cambacérès veut le maintien de la dynastie et de la révolution de juillet, dit-il, et il sollicite le patronage et le suffrage des ennemis de la royauté actuelle et de la révolution de 1830 ! Nous livrons sans aucun commentaire ce fait aux méditations des électeurs qui pourront juger par là de la dignité politique et de la moralité électorale des candidats de l’opposition.

 

- Nous avons dit que nous soutiendrions M. Fould, et nous avons donné les motifs de notre sympathie pour lui ; nous avons dit également, en émettant les motifs de notre opposition, que nous combattrions la candidature de M. de Cambacérès : nous persistons dans les propositions générales que nous avons émises à ce sujet et nous les maintenons dans leur entier. Le Guetteur qui nous a fait l’honneur de commenter nos articles, voudra bien nous permettre de déclarer que son commentaire, qui n’attaque nullement le fond de nos idées et s’attache seulement à critiquer la forme dans ce qu’il y a de moins essentiel, nous a laissé dans le même état de conviction et de sympathie. Nous répéterons donc encore une fois : que les hommes sages, prudents, éclairés, vraiment amis de leur pays et de leurs foyers, qui veulent avant tout l’intérêt général, mais qui savent aussi que les intérêts locaux ont besoin d’un représentant dévoué et justement influent, doivent se prononcer pour le candidat qui a déjà fait ses preuves, qui a témoigné se son dévouement au grand principe de la liberté s’alliant inséparablement avec l’ordre public, indépendant par caractère, indépendant par position, en dehors de toute ambition personnelle, qui connaît les besoins de notre industrie et de notre commerce, et qui saura leur ménager toute la protection nécessaire : les électeurs enfin qui pensent comme nous, voterons pour M. Fould !

 

Voilà, en peu de mots, notre pensée et toute notre pensée : nous croyons qu’elle est aussi celle de la majorité des électeurs de Saint-Quentin.

 

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Mr Fould disait n’avoir rien à attendre dans la question du chemin de fer.

 

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A Messieurs les Membres du Comité Cambacérès.

 

 

Je vois avec étonnement, par la lettre que vous m’adressez, que vous prenez fait et cause pour ceux qui se sont permis de colporter le Siècle le 29 juin en l’accompagnant de commentaires malveillants. Je ne vous avais point accusé de ces manœuvres, mais je m’étais borné à les signaler.

 

Vous vous engagez à ne combattre qu’avec des armes loyales ; nous sommes alors sur le même terrain : vous ferez donc cesser les propos, les insinuations perfides que l’on s’applique à répandre dans toute la classe.

 

Vous essayez de déplacer la question qui va s’agiter en France et décider de son avenir. Vous voulez faire croire que ma cause n’est point celle des électeurs et du pays tout entier. Vous m’accusez de ne représenter qu’un parti et que des intérêts privés : c’est une offensive au sens des électeurs. Elle ne trompera personne ; les électeurs savent que ma cause est la leur, que comme eux je veux la dignité de la France, la liberté sans licence et la pureté de nos institutions. Mes vote et mes recours sont là pour me justifier.

B. FOULD.

 

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- Nous recevons de M. Fould la circulaire suivante, adressée aux électeurs de Saint-Quentin :

 

- « Messieurs,

- « Le Siècle , dans non n° du 29 juin, publie un article fabuleux contre moi à propos du chemin de fer de Versailles (rive gauche ), dont je suis l’un des administrateur à titre gratuit. Ne pouvant combattre ma candidature par des moyens honnêtes, on a recours au mensonge. Mes adversaires, s’ils n’en ont pas inspiré l’idée, savent l’exploiter en colportant à domicile l’article du Siècle, accompagné de commentaires malveillants. Je déclare que je fais traduire le gérant du Siècle en police correctionnelle, comme ayant publié un article calomnieux et diffamatoire, et je conclu à une demande de dommages – intérêts considérables au profit des pauvres. Toute réflexion serait inutile avant le jugement. Le parti politique qui n’a d’autre chance de réussite que dans l’emploi de pareils moyens s’est jugé lui même. La conscience publique en fera justice.

- « Agréez, Messieurs, l’assurance de ma considération distinguée.

- B. FOULD. »

 

- Saint-Quentin, le 30 juin 1842.

- Cette lettre nous dispense de tout commentaire. Nous ajouterons seulement que le procès est engagé et que c’est M. Philippe Dupin qui s’est chargé de soutenir la demande en dommages – intérêts de MM. Fould, car tous deux sont candidats aux prochaines élections et c’est contre tous deux qu’est dirigé l’article du Siècle.

 

Pour tout homme qui voudra réfléchir, le but que se sont proposé les fabricants de la calomnie est manqué : il faut plaindre le parti qui a recours à de semblables moyens. Pas une voix acquise à M. Fould ne lui sera enlevée et nos adversaires n’auront qu’à se flatter de conquêtes chimériques. Ce n’est pas avec de pareils moyens qu’on se crée des partisans. La violence qu’ils déploient peut bien effrayer les électeurs, mais on ne peut leur faire accepter pour guides ceux qui, en 1839, lançaient le fameux manifeste finissant par ces mots : CHOISISSONS :

 

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- Nous avons relu l’article du Siècle : le style surtout nous en a paru curieux. Ainsi : DES BURITS ACCREDITES A LA BOURSE ( que le Siècle seul a entendus)…DEMANDERAIENT compte aux administrateurs ( et on ne nomme que M. Fould !) de l’emploi de certains capitaux. Le Siècle part d’un acte protestatif annonçant le projet d’aller devant la police correctionnelle : nous désirerions savoir ce qu’on entend et ce qu’il faut entendre par acte protestatif. Dans tous les cas, si les lecteurs du Siècle sont friands de procès en police correctionnelle, ils seront satisfaits : le Siècle lui-même sera traduit le premier sur la sellette correctionnelle.

- Au reste, personne ne l’ignore, le chemin de fer est fini, reçu par le gouvernement, et si M. Fould, ainsi que les autres administrateurs n’ont pas rempli leurs engagements, nul ne conteste leur solvabilité. Comment se fait-il qu’on ait attendu la veille des élections pour PROTESTER de l’intention où l’on est d’intenter un procès ?

 

o L’affaire étant engagée, nous en rendrons compte à nos lecteurs.

 

 

 

NOUVELLES LOCALES

 

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- Nos électeurs n’ont sans doute pas oublié l’article publié par le Siècle, quelques jours avant les élections, contre notre ancien député, M. Fould, en sa qualité d’administrateur du chemin de fer de la rive gauche de Paris à Versailles. On se rappelle aussi qu’immédiatement après avoir pris connaissance de cet article, M. Fould annonça qu’il avait saisit les tribunaux de ce qu’il qualifiait de diffamation. Voici, quant au résultat de cette plainte en diffamation portée devant le tribunal de police correctionnelle (sixième chambre), par MM. Achille et Bénédict Fould, tant eu leur nom personnel que comme administrateur du chemin de fer de Paris à Versailles (rive gauche), et par plusieurs membres du conseil d’administration de la même entreprise, contre MM. Detair, Berrurier, Guelorguet et Leroy, actionnaires de la dite société, et contre MM. Sougère, Véronèse et Lameniesse, gérants des journaux le Siècle, l’Observateur et la Sentinelle des Pyrénées, à l’occasion de la publication dans ces journaux de l’analyse d’un acte extrajudiciaire, libellé en forme de sommation et adressé, par les quatre actionnaires ci-dessus dénommés, aux administrateurs du chemin de fer (rive gauche). Le Tribunal a consacré son audience du 16 à entendre M. Tethmont, assisté de M. Philippe Dupin, qui a soutenu la plainte au nom des parties civiles, et à conclu en 140.000 fr de dommages – intérêts.

 

M. Jolly a présenté la défense des quatre actionnaires ; M. Ferdinand Barrot, celle de M. Sougère , gérant du Siècle ; M. Jossean, celle de M. Véronèse, gérant de l’Observateur des Pyrénées ; M. Blot-Lequesne, celle du sieur Lemière, gérant de la Sentinelle des Pyrénées.

 

Conformément aux conclusions de M. l’avocat du roi Dupaty, qui, tout en abandonnant la prévention contre les 4 actionnaires, l’a soutenue contre les gérants des journaux, le Tribunal, après en avoir délibéré dans la chambre du conseil, a condamné le gérant du Siècle à 1500 fr. d’ammende, et ceux de l’Observateur et de la Sentinelles des Pyrénées chacun en 200 fr. d’amende ; de plus, le gérant du Siècle à payer au conseil de l’administration du chemin de fer une somme de 2000 fr., à M. Bénédict Fould celle de 4000 fr. : chacun des gérants de l’Observateur et de la Sentinelle des Pyrénées à payer à M. Achille Fould une somme de 500 fr., le tout à titre de dommages – intérêts, et ordonne l’insertion de son jugement dans le plus prochain numéro desdits journaux, et dans cinq autres, au choix des plaignants.

 

Nous nous abstiendrons de toute réflexion sur ce jugement qui vient d’anéantir la calomnie et d’atteindre les calomniateurs, jusqu’à ce que nous sachions positivement s’il est définitif et si aucune partie ne doit en appeler à une juridiction plus élevée.

Mais n’y a-t-il pas déjà dans cet arrêt judiciaire une confirmation de la phrase des adieux de M. Fould où il déclare au corps électoral qu’il est tombé victime d’indignes calomnies pour nuire au-delà de leurs espérances à la candidature de M. FOULD.

 

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Un grand nombre d’électeurs du canton de Saint-Quentin correspondant aux adieux de M. Fould , lui ont adressé une liste contenant l’expression du profond regret qu’ils éprouvent en voyant éloigné de la chambre un député qui pendant huit années, y a dignement représenté les intérêts des ses commettans. C’est la juste récompense d’une carrière parlementaire bien remplie ; - c’est l’accomplissement d’un devoir, et l’on ne pouvait douter qu’il ne fût compris par les hommes honorables qui ont jusqu’au dernier moment combattu loyalement pour le candidat qui avait si bien justifié leur sympathie et leur confiance.

 

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- La lutte électorale est entièrement terminée sur tous les points de la France. Cependant, encore un dernier mot sur l’élection de Saint-Quentin. – Sans dout que , dans un pays constitutionnel, il faut savoir s’incliner devant la puissance des majorités, mais cette puissance ne saurait nous faire déserter nos convictions. Avant l’élection de M. Fould ; après l’élection, nous dirons même après la défaite, nous demeurons convaincu qu’en appuyant la nomination de notre ancien député, nous servions les varias intérêts du pays, et nous déplorons sincèrement que notre voix n’ait pas été écoutée du grand nombre et que notre opinion n’ait pu prévaloir. Quoi qu’il en soit, nos sympathies resteront toujours acquises à M. FOULD, député ou non, et nous devons le dire, nous demeurerons posé en sentinelle, soit pour rappeler son nom, soit pour le défendre, si jamais il venait encore à être attaqué.

 

- Du reste dans un moment où une horrible catastrophe est venue assombrir l’horizon politique et que la présence d’hommes sages et prudents, amis du pays et de ses institutions, est plus que jamais nécessaire dans les chambres, - lorsqu’il sera possible d’établir une comparaison, appuyée sur les fais, entre l’ancien et le nouveau mandataire de Saint-Quentin, - lorsque enfin le bandeau de l’erreur ou de la faiblesse sera tombé de tous les yeux, et qu’il ne restera plus que le souvenir d’une capacité incontestable, d’un dévouement entier aux intérêts généraux et de tout le bien fait à notre arrondissement si largement et si généreusement, alors, nos concitoyens pourront juger si nous étions bien inspiré par nos convictions ; alors se réaliser cette parole de M. Fould, s’éloignant de Saint-Quentin : LE JOUR DE LA REPARATION N’EST PAS ELOIGNE .

 

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- Immédiatement après l’élection du collège intra – muros, M. Fould a adressé aux électeurs la lettre suivante :

 

Messieurs,

 

Le scrutin électoral vient de prouver que de bonnes intentions, une conduite loyale, des services rendus au pays ne suffisent pas pour résister aux haines du parti. Ma cause était celle des amis de l’ordre et de l’honneur national. On a égaré l’opinion sur mon compte ; le jour de la réparation n’est pas éloigné, et ceux que l’on a tournés contre moi reconnaîtront bientôt leur erreur.

 

Je pars, emportant de la reconnaissance pour la fidélité de mes amis, du mépris pour les calomniateurs. Rentré dans la vie privée, je conserverai toujours un vif intérêt pour l’arrondissement qui, pendant huit années, m’avait investi de sa confiance.

 

Je prie mes amis d’agréer l’expression de ma parfaite considération.

 

B. FOULD.

 

Saint-Quentin, le 10 juillet 1842.

 

 

 

Avant l’existence du Chemin de Fer

 

 

Avant l’existence du Chemin de Fer à Saint-Quentin, existait l’entreprise des Jumelles, dites Toulousines, » de Saint-Quentin, Une voiture publique à 6 heures du soir, faisant le trajet en 14 heures.

 

Des voitures commodes et légères, une nouvelle organisation de leurs bureaux et une surveillance entière promettent à MM. Les voyageurs célérité et sûreté.

 

Les bureaux sont toujours à Saint-Quentin chez Mr. Coutant, à l’Ange (Auberge) ; Et à Paris, hôtel du Plat-d’Etain, carré et porte Saint-Martin.

 

Source :Journal de Saint-Quentin 1820

 

Dans les années 1820, des colporteurs, pédicures, docteurs et manufacturiers Juifs venaient de Paris à Saint-Quentin, jusque Bruxelles dans un premier temps pour ensuite rejoindre l’Angleterre (en bateau), la Hollande et l’Allemagne.

 

Tel est le cas de sieur Isaac Bloch et Worms (Pédicure), du Docteur Benjamin Cohen et du Fabricant Mayer & Cie

 

Le fabricant Mayer & Cie fonda en janvier 1820 (Source Journal de Saint-Quentin) la Poudre de Ceylan dans le but d’entretenir les dents et les gencives…. »Sa composition n’offre aucune analogie, même avec les ingrédients réputés les meilleurs, que l’on employait ordinairement pour cet objet. Ses propriétés, aussi rares que précieuses , la rendent doublement recommandable, tant sous le rapport de la santé que sous celui de avantages qu’elle présente. Ses effets merveilleux en font un véritable trésor, surtout pour les Dames ; qui savent si bien apprécier le mérite d’une bouche saine et ornée de dents, dont la blancheur, l’éclat et la symétrie prêtent un charme si puissant à la beauté.

 

Le sieur Isaac Bloch, Artiste-Pédicure, logé chez le sieur Thierry, au Grand Cerf, au coin des rues de Saint-Thomas et des Canonniers, a l’honneur de prévenir le public, qu’il guérit radicalement les cors aux pieds, sans faire éprouver ni mal ni douleur.

 

Les personnes qui voudront l’honorer de leur confiance, peuvent, si elles le jugent convenable, s’informer de sa manière d’opérer dans plusieurs maisons de cette ville, notamment chez MM. Gilbert, Dachery – Clicquot (Cf. Rue Dachery à Saint-Quentin), l’abbé Scarcet, Pincepré, Hadenguer, Daudeville, Delange, Joncourt, etc. ; Lesquels ont attesté , de leur propre volonté, que ce Pédicure les a débarrassés d’une gêne parfois insupportable et très douloureuse, en les guérissant de Cors, qu’aucun autre avant lui n’était encore parvenu à faire disparaître.

 

On peut donc , avec la certitude d’obtenir guérison, faire demander le sieur Bloch ; il se rendra auprès des personnes qui lui feront cet honneur. Il opérera aussi chez lui, lorsqu’on lui en manifestera le désir.

 

Source : Journal de Saint-Quentin du 22 juillet 1821.

 

Monsieur Le chirurgien – dentiste Benjamin Cohen a l’honneur de prévenir le public qu’il est arrivé à Saint-Quentin (où il est déjà avantageusement connu), avec l’intention d’y exerce son état. Nombre d’années d’expérience l’ayant mis à même le connaître à fond tout ce qui concerne cette partie essentielle et délicate, il ose se flatter de satisfaire ceux qui l’honoreront de leur confiance. Il nettoie les dents, en ôte le tartre qui les détruit ; il les plombe lorsqu’elles sont trouées ; il pose les dents artificielles depuis une seule jusqu’à un râtelier, de manière qu’il est impossible de les distinguer des naturelles ; et fait en général tout ce qui a rapport à son état.

 

Le Dentiste se transportera chez les personnes qui voudront bien le faire demander.

 

Il es logé chez Mme Veuve Foulon, Hôtel du Cornet d’Or, grand’place ; il n’y restera que peu de temps , vu qu’il doit se rendre à Bruxelles, où il est attendu.

 

Le Dentiste est muni de certificats de plusieurs médecins et autres personnes de distinction, même de Princes et Princesses de France.

 

(Source : Journal de Saint-Quentin du 6 juillet 1823).

 

Le sieur Worms, Pédicure, a l’honneur d’offrir au public, une Pommade qui guérit radicalement les cors aux pieds, les oignons et les durillons, et dont la propriété est de les faire mourir jusqu’à la racine, dans l’espace de quatre jours, sans faire éprouver aucune douleur.

On ne paie qu’après une entière guérison.

Il se transportera chez les personnes qui lui feront l’honneur de le faire appeler. On le trouvera chez lui, tous les jours jusqu’à dix heures du matin.

 

Le sieur Worms est logé à l’hôtel du Cornet d’or, sur la grand’place de Saint-Quentin.

 

(Source : Journal de Saint-Quentin du 16 juin 1824).

 

 

Boulevard de Tivoli à Saint-Quentin

 

 

MM. Frédérich Ross et Compagnie d’Angleterre, mécaniciens brevetés et fabricants de Tulles – Bobines , préviennent le public qu’il font des machines d’une grand perfection pour cette fabrication. Ils font aussi les bobines et les chariots pour les personnes qui en demandent.

 

Ils ont à vendre une machine à faire le tulle – bobine ; elle est d’une belle construction et complètement montée.

 

Source : Journal de Saint-Quentin du 15 juin 1823

 

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Projet d’entrée du Chemin de Fer à Saint-Quentin :

 

 

 

On donne comme certaine l’arrivée prochaine dans notre ville de M. Pereyre, tant de fois annoncée, et qui s’y rendrait enfin pour s’entendre définitivement avec l’administration municipale au sujet de l’entrée du chemin de fer sur le territoire de Saint-Quentin, et de l’emplacement du débarcadère.

 

Un des membres de la commission du chemin de fer nommée par le conseil municipal aurait appris de M. Péreyre qu’il serait possible de commencer pendant cet hiver les travaux de terrassements, si la ville de Saint-Quentin pouvait obtenir des communes de l’arrondissement que le chemin doit traverser, l’abandon provisoire des terrains nécessaires, sauf ensuite à régler les prix d’achats et d’indemnités.

 

Cet abandon provisoire ne saurait, le cas échéant, soulever, nous l’espérons, aucune difficulté.

 

 

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CHEMIN DE FER

 

 

Deux membres de notre conseil municipal se sont rendus dernièrement à Paris pour solliciter auprès du gouvernement le prolongement du chemin de fer de Creil à Saint-Quentin vers la frontière de Belgique. La session malheureusement trop avancée ne permet pas de présenter cette année, aux chambres un projet qui paraît être dans les intentions du gouvernement. Voici, au surplus, ce que nous disons à ce sujet, dans le journal le Moniteur Parisien, organe semi – officiel du ministère :

 

« Monsieur le ministre des travaux publics a reçu hier en audience particulière MM. Odilon Barrot, marchant, de Cambacérès, Vivien, Beaumont (de la Somme), Quinette et Barillon, députés, accompagnés de MM. Les maires et délégués des villes de Saint-Quentin, Maubeuge, Avesnes, Landrecies, Guise, Hautmont, Jeumont, Etreux, Oise, Compiègne, et des représentants des intérêts métallurgiques et agricoles des départements du Nord et de l’Aisne. Le but de cette députation, composée d’environ 40 personnes, était de solliciter de Mr. Le ministre la présentation d’un projet de loi pour le prolongement de la ligne de Saint-Quentin jusqu’à la frontière de Belgique, par Landrecies et Maubeuge, et dans le cas où ce ne pourrait pas avoir lieur dans la présente session, de vouloir bien accorder par ordonnance royale la concession du tronçon compris entre Hautmont et la frontière.

 

Mr. Odilon Barrot a exposé avec clarté et précision l’importance de l’intérêt national attaché à la prompte exécution de la ligne Paris à la frontière de Belgique, et M. Marchant a fait ressortir les intérêts immenses engagés dans la question pour l’arrondissement de Maubeuge, dans les 11 hauts – fourneaux et les grands établissements métallurgiques prennent annuellement à la Belgique 250 000 tonnes de charbon de Charleroi et une quantité considérable de fonte ; il a donc insisté pour la concession de la ligne de Hautmont à la frontière. Mr. Le Ministre a répondu que, la session étant trop avancé, il était obligé de remettre à l’ouverture de la cession prochaine, la présentation du chemin de Saint-Quentin à Maubeuge, mais qu’il allait examiner, dés à présent, la question de la ligne Maubeuge à la frontière.

 

 

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CHEMIN DE FER

 

 

Voici à quel point en est la question du chemin de fer, en ce qui concerne Saint-Quentin : nos lecteurs peuvent regarder les renseignements qui suivent comme puisé aux sources les plus certaines.

 

La commission de la chambre des députés est saisie d’un tracé de Paris à Strasbourg par Compiègne. Si elle ne l’adopte pas, la loi spéciale de l’embranchement de Paris à Compiègne sera présentée. La compagnie Séguin obtiendra la concession de cet embranchement. Mais il est à souhaiter que Compiègne soit la tête du chemin de Strasbourg, car alors il n’y aurait pas de subvention spéciale au chemin de Compiègne, et plus tard on pourrait obtenir du gouvernement les quatre millions de subvention qu’il destinait à cette voie de communication, pour l’exécution du tracé de Compiègne à Saint-Quentin.

 

Quant à la compagnie Péreire pour laquelle on demandait dernièrement au conseil de se prononcer et qui s’y est justement refusé, elle ne veut pas, elle n’a jamais voulu faire le chemin de fer de Creil à Compiègne : elle ne l’accepte qu’autant que le chemin de Belgique s’embrancherait sur le chemin de Saint-Germain dont il deviendrait tributaire.

 

Le gouvernement et la commission sont d’accord pour rejeter cette proposition.

 

Quant à nous, nous n’avons de préférence pour personne. Nous ne tenons ni à M. Sèguin ni à M. Péreire : nous voulons l’embranchement, nous appuierons le projet qui ferait de Compiègne la tête d’un chemin de Strasbourg, parce que nous y voyons le moyen d’obtenir une forte subvention pour le chemin de Compiègne à Saint-Quentin.

 

 

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Nouvelles locales

 

- Quelques organes de la presse parisienne se sont emparé dernièrement de la lettre de M. FOULD à M. le maire de Saint-Quentin relativement à l’embranchement de Créteil à Compiègne, lettre qui nous a été communiquée officieusement et nous a paru si importante que nous n’avons pas hésité un seul moment à la rendre immédiatement publique par voie de supplément extraordinaire. La presse de Paris avait le droit, nous le reconnaissons, de commenter cette lettre à sa manière et à son point de vue, de la traiter, si bon lui semblait, de circulaire électorale, de spécimen curieux de candidature prochaine ; mais à ce sujet d’attaque lointaine, indirecte, détournée, et qui, à son tour , devait si bien arriver à l’adresse des électeurs de Saint-Quentin, nous demanderons à faire quelques réflexions. Nous devons encore au public des explications sur un fait récent, inouï, qui demeurerait presque incroyable, tant il est étrange et s’est produit avec des circonstances plus étranges encore.

 

o A Dieu ne plaise que nous parlions aujourd’hui de partis qui se démèneraient pour agir ici et ailleurs : tous les mots, si bien qu’ils nomment les choses, ne sont pas toujours bons à être employés, nous le savons par expérience. Ne suffit-il pas quelquefois de mettre vivement le doigt dans la plaie d’un malade pour lui faire jeter les hauts cris ? Et cependant, à quel homme sensé, de bon sens, qui sait voir et comprendre, persuaderait-on que la presse de Paris a agi, dans cette circonstance, spontanément et d’elle-même ? N’est-il pas évident que les traits dirigés contre M. FOULD, bien que partant de Paris, viennent évidemment du département de l’Aisne et plus particulièrement de Saint-Quentin. Pourquoi donc alors aller établir la discussion dans les journaux de Paris, quand le débat devait avoir lieu naturellement à Saint-Quentin ? A moins que ce ne soit la une tactique ajoutée à une autre tactique, dont le bénéfice sera de faire répandre dans le public les erreurs les plus grossières sur la vie et les opinions d’un homme, persuadé qu’on est que la grande feuille de la capitale, la feuille quotidienne dédaignera de répondre au modeste journal de province, alors même que celui-ci se permettra de lui signaler de fausses imputations et des erreurs matérielles.

 

 

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Dimanche 10 mai 1846

 

Société de la Section de Creil à Saint-Quentin

 

La Société du chemin de fer de Saint-Quentin est également constituée, ses statuts ayant été approuvés par le gouvernement.

 

Voici le noms de membres qui comportent le conseil d’administration pour les 5 premières années :

 

Mr le Baron James de Rothschild, Président.

Mr. Henri Hottinguer

Mr Charles Laffitte

Mr Louis Jules Mallet

Mr Gouin

Mr Adolphe d’Eichtal

Mr Raphaël de Ferrari, du de Galliera

Mr Thurneyssen

Mr Emile Pereire

 

On sait que la section de Creil à Saint-Quentin a été adjugée à la Compagnie Rothschild, par la voie d’enchères et de concurrences , pour une durée de jouissance de 24 ans et 335 jours.

 

 

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Article du Journal de Saint-Quentin daté du 21 juin 1846 faisant référence à l’inauguration du chemin de Fer du Nord.

(Source : Les Rothschild en France au 19ème siècle

sous la direction de Claude Collard et de Mélanie Aspey -

Bibliothèque Nationale de France – Octobre 2012-

 

 

 

 

Article du Journal de Saint-Quentin daté du 23 juillet 1846 faisant référence au Comité constitutionnel formé pour soutenir la candidature de B. FOULD.

 

 

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Dimanche 29 novembre 1846.

 

Journal de Saint-Quentin

 

 

Mr. Emile Pereyre est enfin arrivé à Saint-Quentin lundi dernier, accompagné de Mr Clapeyron. Ces messieurs se sont mis immédiatement en rapport avec l’administration municipale, la commission du chemin de fer et enfin avec le conseil convoqué extraordinairement .

 

Les explications données par les représentants de la Compagnie concessionnaire ont complètement fait disparaître les craintes que l’on avait conçues sur l’abandon possible du chemin, mais au prix de la confiscation du cautionnement.

 

La Compagnie veut sérieusement l’exécution du chemin ; son intérêt exige alors que les travaux soient commencés le plus tôt possible, et s’il en ait pas été ainsi, les retards subis sont tout à fait indépendant de la volonté de ses administrateurs. Les enquêtes ouvertes dans les départements de l’Oise ont soulevé des difficultés ; il a fallu également se livrer à des redressement de plans dans le département de l’Aisne, qui ont amené d’inévitables retards. Néanmoins, ces plans, aujourd’hui définitivement arrêtés, pourront être adressés dans 15 jours à la préfecture, les enquêtes immédiatement ouvertes, et si ces enquêtes se font avec la rapidité désirable, si les communes, que le chemin doit traverser, n’élèvent aucune difficulté capable d’entraîner des lenteurs, il est probable, pour ne pas dire certain, que les travaux pourront commencer dans deux mois aux portes de Saint-Quentin.

 

Du reste, la fusion de la Compagnie de Creil à Saint-Quentin avec celle du Nord, vient d’être approuvée récemment par la commission du Conseil d’Etat, et il n’est pas probable que le conseil des ministres refuse son autorisation.

 

Tels sont , en substance, les renseignements que Mr Pereyre a donnés et qui sont venus à propos dissiper des doutes, qui, malheureusement, prenaient chaque jour plus de conscience. Il ne nous reste qu’à faire des vœux ardents pour que les choses aillent désormais ainsi que Mr. Pereyre les a exposés et que de nouvelles lenteurs ne viennent plus jeter l’incertitude et le découragement dans les esprits. Il nous restera, sans doute, le regret qu’une foule de bras soient restés inoccupés pendant une grande partie d’une saison où elle avait besoin de salaire, mais enfin, ainsi que le dit le proverbe, mieux vaut tard que jamais ?

 

Donc en acceptant pour sincères les explications données par MM. Pereyre et Clapeyron, attendons le mois de février, et que les ouvrier qui comptaient pour traverser l’hiver, sur les travaux du chemin, acceptent avec résignation ce délai.

 

- Nous venons de faire connaître, en résumé, d’après les explications fournies par Mr. Pereyre, les intentions et le projets de la Compagnie concessionnaire de notre chemin de fer. Reste pour nous l’importance question du débarcadère qu’il convient d’examiner.

 

- Cette question, il semble, devrait être définitivement tranché par le rapport de Mr Onfroy de Brèville, rapport qui a servi de base au travail du ministre pour la présentation du projet de loi, et qui fait arriver le chemin sur le terrain même des Pépinières. Néanmoins, la compagnie, par l’organe de Mr. Pereyre, a déclaré qu’elle trouvait préférable le projet étudié par Mr. L’ingénieur Cousin qui place le débarcadère au-delà du canal, à côté de la fabrique Blanche, dans l’étang d’en bas, sur une superficie de 6 hectares.

 

- Mr Pereyre a prié le conseil de s’occuper immédiatement de cette question et de lui faire savoir sa décision à ce sujet.

 

 

Conformément au désir exprimé par le principal représentant de la Compagnie du Nord, le conseil s’est réuni extraordinairement mercredi dernier. Après une longue délibérations, où les avis étaient partagé ainsi qu’on devait s’y attendre, les uns soutenait qu’il fallait maintenir l’emplacement du débarcadère sur le terrain des Pépinières, d’autres qu’il fallait éviter d’entrer en hostilité avec la Compagnie, et que du reste il était de l’intérêt de la ville de réserver le vaste terrain des Pépinières auquel le voisinage du chemin donnerait une immense valeur, que l’éloignement du débarcadère n’était pas assez sensible pur nuire aux intérêts du commerce, d’autres enfin qu’il fallait, avant de rien décider, attendre le résultat de l’enquête, - le conseil s’est ajourné à une prochaine réunion pour délibérer sur les termes de la réponse qui serait adressée à M. Pereyre.

 

Nous ignorons quel sera le résultat de l’enquête, nous croyons néanmoins qu’elle sera favorable au terrain des Pépinières ; nous n’hésitons pas cependant à nous ranger à l’avis des personnes qui pensent que l’établissement Blanche satisfait à tous les intérêts. Il est évident que la Compagnie insister jusqu’à l’extrémité pour obtenir cet emplacement, surtout en vue du prolongement verts la frontière. Dés lors, il nous paraît prudent d’éviter une lutte qui entraînerait nécessairement de fâcheux retards et dont l’issue serait encore incertaine. Sans doute, il est de l’intérêt de la ville que le débarcadère soit le plus rapproché de son centre, mais la distance de l’un à l’autre emplacement ne nous paraît pas tellement considérable, qu’il faille entrer dans un grave conflit, et cela pour faire à la compagnie l’abandon gratuit d’un magnifique terrain dont la vente pourra, plus tard, rétablir et au delà l’équilibre dans les finances de la ville.

 

Page 355 des délibérés du Conseil Municipal de Saint-Quentin Approbation de la délibération à adresser au ministre relative au débarcadère au Pépinières.

 

 

 

Mr Le Président expose qu’une société vient de se former à Paris pour la création d’une ligne de chemin de fer de Creil à Saint-Quentin et communique au Conseil les divers documents et renseignements qui lui ont été remis par Mr Lelassy de l’Ausle, nombre du conseil général de la Seine et du Conseil Municipal de Paris, ancien maire adjoint du 12ème arrondissement.

 

Mr Le Président invite le Conseil à nommer un comité de patronage pour représenter, dans la direction supérieur de cette affaire, les intérêts ferroviaires, industriels et commerciaux du département de l’Aisne.

 

Il est aussitôt procédé de scrutin secret à la formation de ce comité de patronage et en son nommés membres MM. Fouquier d’Hérouel, Carlier-Pommery, Duc de Gicence, Félix Doufour, Henri Cambronne, Doufur et Lesur de Guise.

 

Passeports délivrés à Saint-Quentin entre 1850 et 1860

 

Ginsberger Samuel 25 ans venant de de Dombach (67) Md Colporteur.

Kahn Lambert 59 ans venant de Ittenheim (67) Bandagiste.

Lang Judas 28 ans Venant de Trasnheim (67) MD. Colporteur.

Levy Isaac 25 ans venant de Quatzenheim (67). Colporteur.

Weiss Frédéric Auguste venant de Strasbourg (67) – 56 ans – Propriétaire.

Weyb Samuel 33 ans – venant de Ittersviller (59). Négociant.

Beckman Jacques – venant de Paris – 38 ans – Ecuyer.

Dreyfus Jacques venant de Rosheim (67) – 29 ans – Md Forain.

Raas Emmanuel venant de Nidernai (67) – 31 ans – Commis Marchand.

Geisler Nathan venant de Seppois (68) 27 ans – Md de draps.

Jacob Isaac venant de Dijon (21) – 27 ans – Md forain.

May Salomon venant de Westhohefen ( 67 ) – 19 ans – voyageur.

Weiss Frédéric Auguste venant de Bschwiller (67) – 53 ans.

Isaac Charles venant de Dijon (21) – 40 ans – Md de nouveautés.

Landauer Isaac venant de Wintzenheim (67), manouvrier, 17 ans.

Landauer Moïse venant de Wintzenheim (67), marchand colporteur, 19 ans.

Landauer Gerson venant de Wintzenheim (67), marchand colporteur, 22 ans.

 

Remarque :

A la seconde moitié du 19ème siècle, les Juifs de Saint-Quentin venaient pour la plupart d’Alsace.

 

 

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Paris , 9 juin 1850 Ce matin , vers neuf heures , le président de la

République, escorté par un piquet de carabiniers,

el en uniforme de général, s'est rendu au chemin

de fer du nord , pour prendre place sur le

convoi (1 honneur qui devait le conduire à Saint-Quentin.

M. Louis Bonaparte a été reçu par MM. de

Rothschild, Emile Pereire , Hottinguer et Delebecque,

membres du conseil d'administration.

M. St-Léon , chef de la gare de Paris, était à son

poste , à la tète de ces employés.

Un seul membre du cabinet, M. Bineàu,

accompagnait le président de la République.

 

Mercredi 12 juin 1850

COURRIER DES ALPES

 

 

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Saint-Quentin, 13 juin 1850.

 

VOYAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

A SAINT-QUENTIN

 

 

A dix heures très – précises , ainsi qu’on l’avait annoncé, le Président de la république, accompagné des ministres de la guerre, des travaux publics, de l’intérieur et du commerce, de MM. Ch. Abbatucci, de Caulaincourt, Lucien Murat, de Vaudrey et Edgar Ney, représentants, est entré dans la gare du chemin de fer du Nord, après avoir traversé, depuis la rue Lafayette, une foule compacte qui l’a salué des cris répétés de : vive Napoléon !

 

Derrière lui, nous avons remarqué MM. O. Barrot, Debrotonne, Godelle, Lauriston, Hébert, Cambacérès, l’Herbette, députés de l’Aisne, et MM. Wolowski, Beaumont, Legros – Devaux, D’Havrincourt, M. le comte Henri d’Hautpoul en uniforme de capitaine de chasseurs, et plusieurs officiers d’ordonnance.

 

M. James de Rothschild, administrateur du chemin de fer du Nord, a été au-devant du Président et a pris place auprès de lui.

 

 

M. le préfet de police, arrivé quelques instants auparavant, a présidé au départ et est rentré immédiatement à la Préfecture.

 

A dix heures un quart, le convoi s’est mis en marche au milieu des acclamation de la foule rangée sur le pont de la Chapelle Saint-Denis ; les vivats qui avaient accueilli le Président ont redoublé avec un ensemble remarquable.

 

A Pontoise, le sous-préfet du département et le capitaine de la gendarmerie sont venus saluer le Président qui n’a pas quitté le wagon ; il est descendu à Creil, où un buffet était servi sous la marquise et dans le pavillon de la station.

 

La musique du bataillon de la garde nationale et les cris mille fois répétés de : vive Napoléon ! vive le Président ! n’ont cessé qu’au départ du convoi.

 

A midi 5 minutes, on s’est arrêté à la station de Compiègne, où le Président est descendu et a été reçu par le sous-préfet, le commandant de la garde nationale et le colonel du 8e dragons. Ces deux derniers ont pris place dans le wagon du Président.

 

Les hommes de juillet, aussi calomniés que profondément versé dans la grande et difficile science des affaires économiques, l’ont très bien vu, et c’est dans l’excellent but d’y remédier, qu’ils ont décidé (loi du 15 juillet 1845) que l’embranchement de Creil à Saint-Quentin serait immédiatement exécuté.

 

Grâce à leurs efforts empressés, l’adjudication a eu lieu le 27 décembre même année. Mais des travaux de cette importance ne se font pas en un jour. Evalués primitivement à dix millions, ils coûteront au total vingt-trois millions. En outre, il fallu plus de 4 années pour que notre chemin de fer fût livré à la circulation.

 

Cette œuvre est enfin accomplie. Nos relations avec Paris vont devenir infiniment plus fréquentes, la distance est abrégée, les frais de transport sont diminués. Nous allons en recueillir les bénéfices. ---

 

 

 

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En 1852, la création du Crédit mobilier par les Pereire, associés à Benoît Fould, libère Napoléon III de la tutelle des banques privées, en isolant les Rothschild, et entérine la rupture entre leur famille et le pouvoir en place. L’argent à cette époque coule à flots, rendant les projets les plus fous…