LIONEL LEFEVRE 1904-1974

Hommage rendu au premier Président de l'ADIF-FNDIR de l'Aisne (O2)

Commune de Francilly-Selency (O2) : Hommage au Déporté-Résistant Lionel Lefèvre, 40 ans après son décès.

Dimanche 27 avril 2014, cérémonie de la Journée nationale du Souvenir des victimes et des héros de la déportation…

De nombreuses personnes ont rendu hommage à Lionel Lefèvre, ancien Résistant-Déporté dans les camps nazis.

La cérémonie organisée dans le cadre de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation s’est déroulée dimanche 27 avril à Francilly-Selency, plus particulièrement en mémoire de Lionel Lefèvre, qui fut le premier président de l’association des déportés, internés et familles de disparus de l’Aisne (O2) ADIF de l'Aisne.

Une soixantaine de personnes était présente au moment où retentissait le premier morceau interprété par l’école intercommunale de musique de Vermand.

Après le dépôt de gerbe effectué par les officiels et le jeune Thomas Planchon, l’arrière-petit-fils de Lionel Lefèvre âgé de 5 ans, le maire Daniel Denivet a lu le message rédigé conjointement par les fédérations de déportés tout en s’inquiétant « des dérives et retours xénophobes inquiétants, propagés une partie de la classe politique ».

Pour rendre hommage à son illustre père à qui une stèle est dédiée sur la place du village à côté des trois Monuments aux Morts, sa fille Josiane Planchon était entourée d’une partie de ses enfants et petits-enfants.


Né à Holnon en 1904, le cheminot Lionel Lefèvre s’est vite engagé dans la vie publique en étant conseiller municipal, puis maire-adjoint de Quessy.

Employé aux ateliers SNCF de Tergnier, Lionel Lefèvre n’était pas résigné après la débâcle de 1940, ses sentiments patriotiques et ses convictions morales ont conduit le préfet à le révoquer de ses mandats en 1941.

Entré en résistance sous le pseudonyme de Joseph Loiseau, il devient le chef du réseau Résistance-Fer et Libération.

Relations avec Londres, parachutages, rapatriements d’aviateurs alliés et renseignements, les missions ne manquent pas avec en point d’orgue la responsabilité d’un attentat contre le train où devait se trouver Goering, qui en réchappa miraculeusement.

Dénoncé par un agent du contre-espionnage de la Geheime Feldpolizei (la sinistre GFP), Lionel Lefèvre est arrêté par la Gestapo le 26 novembre 1943.

Interné à Saint-Quentin, puis à Fresnes et à Compiègne, Lionel Lefèvre ne livrera aucun de ses secrets malgré de multiples brimades et tortures.

Condamné à 20 ans de travaux forcés, il sera envoyé dans le camp de Buchenwald, puis à Dora d’où il partira à pied dans une funeste marche de la mort.

Libéré le 9 mars 1945 par les Russes, Lionel Lefèvre a fait l’objet d’un rapatriement sanitaire. Malgré les soins, il ne guérit jamais vraiment et n’a jamais pu reprendre une activité professionnelle, il souffrira des séquelles de sa déportation jusqu’à la fin de ses jours à Francilly-Selency, dans sa maison située près de la route Saint-Quentin-Amiens.

Titulaire de nombreuses décorations, Médaillé de la Résistance française, Lionel Lefèvre fut élevé au grade de Commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur le 4 août 1965.

Lionel Lefèvre est décédé le 28 février 1974 à l’âge de 70 ans.

Photo (D.R.) Thomas Planchon, 5 ans, arrière-petit-fils de Lionel Lefèvre, près de la Stèle dédiée à son arrière grand-père.

Gérard BOCQUERY