Il y a 99 ans, le château féodal de Coucy était ravagé par les AllemandsArticle du Figaro du 25/1/2016
En 1917, Le Figaro évoque la destruction par les Allemands du château fort de Coucy, lors de leur repli, dans l’Aisne. Un saccage sans vrai but militaire, d’un lieu occupé durant trois ans. Bon nombre de châteaux et bâtiments emblématiques du patrimoine français ont pu être préservés des exactions de la Première guerre mondiale, mais ce ne fut pas le cas du château fort de Coucy, dans l’Aisne. Comme le relate Le Figaro, dans son édition du 21 mars 1917: «Partout sur notre passage, nous avons pu constater les preuves d’un vandalisme systématique ; les destructions accomplies par l’ennemi n’ont, la plupart du temps, aucune utilité militaire.» Alors que les troupes allemandes sont en train de se replier derrière la ligne Hindenburg, ce système de fortifications qu’elles ont commencé à construire durant l’hiver 1916/1917, elles pratiquent la politique de la terre brûlée. «Cet après-midi même, nos aviateurs ont signalé que les ruines historiques du château de Coucy avaient été détruites par une explosion, précise l’article. En évacuant Noyon, l’ennemi a emmené de force cinquante jeunes filles de quinze à vingt-cinq ans.»
28 tonnes d’explosif dans le donjonAprès avoir occupé la ville de Coucy-le-Château-Auffrique fut pendant 3 ans, les forces allemandes ont choisi de détruire les lieux culturels qu’ils laissaient derrière eux. C’est ainsi que 28 tonnes d’explosif auraient été placées dans le donjon et plus de 10 tonnes dans les tours du château. Poursuivant dans la même veine, Le Figaro souligne «la dévastation systématique des régions abandonnées par les Allemands». «Toutes les maisons de belle apparence ont été incendiées, les fenêtres et les murs sont couverts de suie encore chaude, s’indigne le quotidien. Partout les toits sont enlevés ou brûlés, les églises sont dévastées méthodiquement, le chœur et le portail sont détruits par explosion.» Quelques jours plus tard, Le Figaro déplore la «destruction par les Allemands des ruines du château de Coucy, près de Laon, qui était par son importance un des monuments les plus évocateurs des temps féodaux». De son côté, l’Institut de France dresse ce bilan dans les colonnes du quotidien: «Notre cathédrale de Reims a payé d’une ruine grandissante chaque échec allemand, de même Ypres a brûlé tout entière pour venger les défaites subies sur l’Yser et dans les plaines des Flandres. Et c’est pour cela aussi qu’il ne reste à peu près rien de Soissons ou d’Arras, et que le fier château de Coucy, merveille de notre architecture féodale, n’est plus qu’une ruine lamentable.»
|