Que se passe-t-il dans le comité secret qui gouverne la France
de mars 1917 à fin 1917 ?



De la démission de Lyautey à l'Arrivée de Ribot
du 15 mars au 20 mars 1917

Le 11 décembre 1916, Lyautey reçoit un télégramme d'Aristide Briand, alors président du Conseil, qui lui propose le poste de ministre de la Guerre. C'est Philippe Berthelot qui lui a suggéré son nom, alors que le gouvernement, en butte aux critiques, ne sait plus quelle solution adopter. Lyautey hésite beaucoup : d'une part la situation s'est tendue au Maroc avec l'arrivée par sous-marin d'émissaires allemands auprès d'El Hiba (expédition menée par Edgar Proebster), de l'autre la situation du front est catastrophique avec des pertes énormes ; Lyautey, économe en vies humaines, avait déjà pu mesurer l'ampleur des pertes lors d'une permission en 1915 ; il a parlé à ce propos de « gaspillage effréné et désordonné » en raison de l'éparpillement des responsabilités et de l'absence de direction d'ensemble. Il a en outre des doutes sur les capacités de certains de ses collègues et sait que l'appui des politiques lui sera compté avec parcimonie. Il finit par accepter quand Briand lui propose de faire revenir au Maroc, pour le remplacer, Gouraud, en qui il a toute confiance. Il quitte le Maroc le 18 décembre, passe par Madrid saluer le roi Alphonse XIII, et arrive à Paris le 22.

Deux mauvaises nouvelles l'attendent : alors qu'il réclame l'unité de commandement, on a créé un comité de guerre de cinq membres et on a détaché du ministère de la Guerre, le Ravitaillement confié à Herriot, les Fabrications de Guerre confiées à Albert Thomas, les Transports et le Service de Santé transformés en sous-secrétariats d'État. On a par ailleurs choisi de remplacer Joffre par Nivelle, qui a séduit par son optimisme, face à un Pétain plus réservé. Dès le 23, Lyautey reçoit Nivelle qui lui soumet son plan d'attaque. Il ne dit rien, mais plus tard déclare au colonel Renouard, envoyé par Nivelle : « Voyons mon petit, c'est un plan pour l'armée de la Grande-duchesse de Gérolstein ». Le 25, il reçoit Joffre, qui parle de démission mais qu'il réussit à calmer de l'amertume de son éviction). Le 3 janvier, il part pour Rome, assister à une importante conférence interalliée sur le front d'Orient. Geste symbolique, malgré les interdits, Lyautey tient à revoir le comte de Linange, Autrichien, en résidence surveillée en tant qu'ennemi ; c'est un vieil ami de Lyautey qui se souvient de ses attaches lorraines… De même, il va prier à Saint-Pierre pour, confie-t-il à Wladimir d'Ormesson, protester contre la fermeture de l'ambassade de France auprès du Saint-Siège ! Mais la conférence n'aboutit à rien.

< Fin janvier, il tente de remédier à l'éparpillement des pouvoirs qu'il a pu constater : l'état-major n'est plus au ministère, rue Saint-Dominique à Paris, mais au Grand Quartier Général basé à Chantilly, qui se comporte comme un second ministère. Le G.Q.G. formule ainsi directement ses demandes d'approvisionnement et de transport aux directions concernées, sans aucune coordination avec la rue Saint-Dominique. Lyautey s'efforce de mettre sur pied un pilotage centralisé de l'administration de la guerre : « Avant toute chose, ne fallait-il pas connaître l'ensemble des besoins, apprécier l'urgence relative de ces besoins, réduire, au besoin, tel ou tel transport ? Il en allait de même des questions relatives à l'utilisation des effectifs, et surtout de celles qui s'appliquaient au ravitaillement général des armées et de la nation;». Contrairement à d'autres, il ne considère pas les problèmes économiques comme secondaires.

Le 1er février 1917, il reçoit rue Saint-Dominique le colonel Renouard, chargé de lui expliquer dans le détail le plan de l'offensive Nivelle. Cette mémorable entrevue a été décrite par Maurois et reprise par tous les biographes de Lyautey. Ce dernier connaît bien Renouard, qu'il a eu sous ses ordres dans le Sud-Oranais. Il l'interpelle : « Je te demande de me répondre ; je ne suis plus le ministre de la Guerre, tu n'es plus le colonel Renouard ; nous sommes deux Français face à face, et il s'agit du salut de la France. Qu'est-ce que tu penses, toi, du plan que tu m'apportes ? » Renouard se raidit et se dérobe. Lyautey le prend aux épaules et le secoue : « Regarde-moi dans les yeux, remets-toi un instant dans la peau de mon officier de confiance d'Aïn Sefra et dis-moi la vérité ». Alors le masque tombe et Renouard avoue à son ministre, les larmes aux yeux, qu'il ne croit pas plus à ce plan. Lyautey en arrive même à envisager le renvoi de Nivelle et son remplacement par Foch mais y renonce devant l'opposition de Briand, qui ne veut pas changer d'attelage en cours de route.

En janvier et février 1917, il procède à de nombreuses inspections du front. Le 28 janvier, il assiste à un exercice de tanks près de Compiègne avec Nivelle et Franchet d'Espèrey. Le 4 février, il se rend à Dunkerque visiter l'armée belge et saluer le « roi-soldat », Albert Ier, qui réside à La Panne, seule portion de la Belgique encore libre. Le soir, il dîne avec le Premier ministre belge, Charles de Broqueville. Le 17 février, il part pour le front, remettre à Foch la médaille militaire et à Guynemer une décoration anglaise. Il passe rapidement au milieu des ruines de Crévic. Le 23 et le 24, il parcourt le front britannique, rencontre le maréchal Douglas Haig et le Prince de Galles. Le 26, il est à Calais pour une importante conférence franco-anglaise, en présence de Briand et Lloyd George. Comme la défection de l'allié russe est de plus en plus évidente, Lyautey reporte ses espoirs sur l'entrée en guerre de l'ami américain, dont il attend beaucoup. Il se fait tenir étroitement au courant par l'importante mission militaire que la France entretient aux États-Unis pour assurer ses approvisionnements, mais aussi par des amis sûrs tels que Max Lazard, qui à chaque retour de voyage lui fait des rapports détaillé ,. Ce n'est que le 5 avril, alors qu'il n'est plus ministre, qu'il obtient par des contacts secrets la confirmation d'une entrée en guerre imminente des États-Unis.

Depuis son arrivée à Paris, Lyautey a été l'objet d'une campagne insidieuse menée par les parlementaires de gauche qui le présentent comme une sorte de Bonaparte au retour d'Égypte, prêt à fomenter un coup d'État. Il les irrite d'autant plus qu'il brouille les cartes : il passe pour de droite, mais affiche des préoccupations sociales et refuse de mettre au pas le Maroc, un conflit qui sera récurrent jusqu'à son départ en 1925. Le débat qui a lieu à partir du 13 mars précipite sa démission. Lyautey n'en veut pas car il s'agit d'un sujet sensible, l'aviation, et même s'il a été décidé qu'il se tiendrait en comité secret, il sait que le résultat de ces réunions est connu des Allemands. Ce débat a été voulu par l'opposition, rendue furieuse par la nomination du général Guillemin à la tête de la direction de l'Aviation que Lyautey vient de créer, à la place du sous-secrétariat d'État espéré par les politiques. Du 11 au 14 au matin, il est à Londres où il a de fructueuses discussions avec les Anglais sur la nécessité de l'unité de commandement. L'après-midi du 14, devant les députés réunis en comité secret (tribunes évacuées), il commence son discours par : « Je regarde, en pleine responsabilité, que c'est exposer la défense nationale à des risques pleins de périls… » Il est aussitôt interrompu par une bronca de grande ampleur : « On n'a qu'à supprimer le Parlement ! » crie un député. Le vacarme est tel qu'il doit quitter la tribune. Il démissionne le soir même après avoir dit à Guillaume de Tarde : « Tu avais raison, je n'ai jamais rien compris à cette race ». Lyautey envoie tout de même le texte du discours qu'il n'a pas pu prononcer aux responsables politiques ; seul Gaston Doumergue répond qu'il l'approuve entièrement. Deux jours après, c'est Briand lui-même qui démissionne, remplacé par Alexandre Ribot, avec Paul Painlevé comme ministre de la Guerre.
Le 25 mars, le nouveau chef du gouvernement demande à Lyautey de reprendre son poste au Maroc. Ce dernier part en cure à Vichy. L'offensive Nivelle, déclenchée en avril, est, comme il l'avait prévu, un désastre et Painlevé finit par décider, à la fin du mois, d'appliquer ses idées sur l'unité de commandement, en appelant Foch au commandement suprême des armées et Pétain au poste de chef d'état-major général chargé de faire le lien avec les Alliés. On avait pourtant en janvier refusé à Lyautey la création de ce poste de chef d'état-major général, sans doute parce que le candidat qu'il proposait, Castelnau, ne plaisait pas à la gauche. De retour à Paris début mai, Lyautey est pleinement associé à la nouvelle donne : il voit Ribot, Painlevé, Poincaré, Foch et Pétain32(123). Clemenceau, revenu au pouvoir à la fin de l'année et dont les relations avec Lyautey ont le plus souvent été conflictuelles, avalise ces décisions et pour certaines les renforce


Ribot



Ribot fut quelques jours président du Conseil en juin 1914 après la chute du gouvernement Doumergue et revint au pouvoir en mars 1917, après celle de Briand.

De droite à gauche, en 1921, à la sortie de l'Académie française :Louis Duchesne, Alexandre Ribot,Nicholas Butler, prix Nobel de la paix et le cardinal Baudrillart.

C'est probablement à ce moment qu'il inspira à son ancien allié Georges Clemenceau - qui l'aurait surnommé « le saule pleureur » - ce mot cruel : « On dit que les meilleurs abris sont voûtés. M. Ribot est voûté, mais il n'en est pas plus sûr pour autant ».

Ce dernier ministère se situe pendant la partie la plus critique de la Première Guerre mondiale, qui avait vu l'échec de l'offensive Nivelle et la retentissante mutinerie des soldats français qui en avait été la conséquence. Démis en septembre et remplacé par le ministre de la Guerre Paul Painlevé, il resta ministre des Affaires étrangères pendant un mois avant de démissionner en octobre.



Extrait du registre des réunions du Comité secret du Parlement Français
On peut y découvrir comment le pouvoir primait les fonctions, les discours, les options théologiques et n'avait cure des hommes qu'au travers des classes à envoyer au front pour les Francais et encore moins pour tous les sacrifiés .
Aucune attention à la diplomatie, par contre l'importance des conflits entre journalistes : Malvy, Clémenceau, Mata Hari révèle une faiblesse profonde de la représentation du peuple profond.
Nulle mention de la mission de l'Empereur d'Autriche pour la paix !


12 décembre

Remaniement du gouvernement Briand qui ne comprend plus de ministre d'État.

15 décembre

Remaniement du gouvernement Briand qui ne comprend plus de ministre d'État.

18 décembre

Fin de la bataille de Verdun. Le bilan est de 162 000 tués et de 216 000 blessés évacués côté français et de 350 000 tués, blessés ou disparus côté allemand. Plus de 60 millions d'obus ont été tirés dans le secteur. Ce fut l'enfer de Verdun.

19-23 décembre

Le Sénat, réuni en comité secret, rejette un ordre du jour, présenté notamment par  Clemenceau,  Pichon et  Monis critiquant la politique de défense nationale du Gouvernement.

Georges Clemenceau (1841-1929)

Député de la Seine de 1876 à 1893

Député du Var de 1885 à 1893

Président du Conseil de novembre 1917 à janvier 1920

26 décembre

Le général Joffre est élevé au titre de maréchal de France. Il est remplacé par Nivelle à la tête de l'armée française. Celui-ci déclare pouvoir gagner la guerre en 48 heures au moyen d'une seule attaque massive de l'infanterie avançant après un bombardement éclair derrière un barrage roulant accompagné de chars.

1917

8 janvier

Début d'un important mouvement de grèves à Paris et en province touchant jusqu'aux usines d'armement.

10 janvier

La Triple-Entente fait connaître ses buts de guerre : évacuation des territoires occupés, retour de l'Alsace-Lorraine à la France, réparation des dommages subis, affranchissement des nationalités sous domination turque, émancipation des Tchèques, Slovaques, Roumains et Yougoslaves.

16 janvier

L'état-major allemand décide de reprendre la guerre sous-marine à outrance.

22 janvier

Le Président Wilson déclare devant le Sénat américain que la paix future doit être une paix sans victoire, garantissant l'égalité des droits de toutes les nations et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Les révolutions russes L'effondrement du front est

8-12 mars

Première révolution russe.

14 mars

Pris à partie à la Chambre des députés, le  général Lyautey interrompt son intervention et démissionne de son poste de ministre de la guerre.

15 mars

Après la création du Soviet des députés ouvriers et paysans et l'abdication de Nicolas II, Paul Milioukov déclare qu'il entend mener la guerre jusqu'au bout et sans hésitation.

17 mars

Aristide Briand remet sa démission à la suite de celle du général Lyautey.

21 mars

Le gouvernement Ribot, formé la veille, obtient la confiance à l'unanimité (440 voix) moins 59 abstentions.

Alexandre Ribot (1842 - 1923)

Député du Pas-de-Calais de 1878 à 1909

Président du Conseil du 9 au 13 juin 1914 et de mars à septembre 1917

27 mars

Adoption par la Chambre des députés du principe de l'appel de la classe 1918.

2 avril

Dans son message au Congrès, le président Wilson déclare : « Je recommande au Congrès de déclarer que la récente conduite du gouvernement impérial allemand n'est, en fait, rien moins que la guerre contre le gouvernement et le peuple des États-Unis. »

Le Président Woodrow Wilson demande au Congrès des États-Unis de déclarer la guerre à l’Allemagne

© Ann Ronan Picture Library / Photo 12 / AFP

L'entrée en guerre des États-Unis

6 avril

Le Congrès vote l'entrée en guerre des États-Unis.

>Enregistrement sonore du discours d’Alexandre Ribot, Président du Conseil, sur l’entrée en guerre des Etats-Unis

9 avril

Le corps canadien dirigé par le général Julian Byng prend la crête de Vimy, située au nord d'Arras.

16 avril

Le général Nivelle lance l'offensive du Chemin des Dames après plusieurs reports de l'opération qu'il avait projetée.

Lénine, précédemment en Suisse, arrive en Russie.

Soldats français maniant les lance-flammes depuis les tranchées au Chemin des Dames

17 avril

Premier refus collectif d'obéissance dans l'armée française.

5 mai

Vote de confiance du gouvernement Ribot : 467 voix pour et 52 voix contre.

11 mai

Une vague de grève commence dans les industries d'armement et dure jusqu'en juin.

L'échec de l'offensive du Chemin des Dames Le doute des combattants La crise politique

15 mai

Le Gouvernement relève le général Nivelle de son commandement après l'échec de l'offensive du 16 avril au 9 mai causant la perte de 187 000 Français et de 167 000 Allemands. Pétain le remplace à la tête des armées du nord et du nord-est.

Le général Foch est nommé chef d'état-major général au ministère de la guerre.

2 juin

Le général Pétain donne des instructions en ce qui concerne les permissions et les périodes de repos.

Le 6ème comité secret de la Chambre examine la situation créée par la révolution russe et la conférence socialiste internationale de Stockholm.

9-14 juin

Neuf divisions de l'armée britannique et de l'ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps) montent avec succès à l'assaut de la crête de Messines, situé près d'Ypres, entre les vallées de la Lys et de l'Yser. Plus de 8 km de tunnels avaient été creusés depuis janvier par les Britanniques sous les lignes allemandes.

L’infanterie australienne utilisant des masques à gaz

13 juin

Le général Pershing, commandant du corps expéditionnaire américain, arrive en France.

28 juin

La Grèce déclare la guerre aux empires centraux.

29 juin

Le 7ème comité secret de la Chambre se réunit afin d'examiner les responsabilités de l'échec des offensives d'avril.

1er juillet - 3 août

Offensive Kerenski : l'armée gouvernementale russe échoue dans la poursuite de la guerre de défense patriotique de la nation. L'armée russe se désintègre et les forces des Empires centraux réoccupent la Galicie et la Bukovine.

7 juillet

Maurice Barrès interpelle le ministre de l'intérieur Malvy dont le chef de cabinet Leymarie a permis au gérant du journal Le Bonnet rouge de rapporter de Suisse des fonds d'origine allemande.

Maurice Barrès (1862-1923)

Député de Meurthe-et-Moselle de 1889 à 1893

Député de la Seine de 1906 à 1923

18 juillet

Alexandre Kerenski devient président du Conseil, en Russie.

22 juillet

Clemenceau met en cause Malvy en séance publique au Sénat.

31 juillet - 6 novembre

Troisième bataille d'Ypres.

Les quelques gains de terrain initiaux sont neutralisés par de fortes pluies les jours suivants. Une nouvelle offensive a lieu le 10 puis le 16 août. Les forces britanniques s'engagent le 20 septembre dans une bataille d'usure. Le 6 novembre les Canadiens s'emparent des ruines de Passchendaele. Au cours des combats les Britanniques perdent 310 000 hommes et les Allkemands 260 000.

août - octobre

La grippe espagnole, après une première vague au printemps, frappe les civils et les militaires. La pandémie est l'une des plus meurtrières de l'histoire.

2 août

L'amiral Lacaze démissionne après avoir refusé une enquête parlementaire sur son action au ministère de la marine.

Denys Cochin démissionne aussi, accusant le gouvernement d'anticléricalisme.

15 août

Le pape Benoît XV rend publique une note sur la paix préconisant le retour à l'indépendance de la Belgique et un « compromis raisonnable » au sujet de l'Alsace-Lorraine.
« Le monde civilisé devra-t-il donc n'être plus qu'un champ de morts ? Et l'Europe, si glorieuse et si florissante, va-t-elle donc, comme entraînée par une folie universelle, courir à l'abîme et prêter la main à son propre suicide ? »

Benoît XV lance un appel aux belligérants : « Dans une situation si angoissante, en présence d'une menace aussi grave, Nous qui n'avons aucune visée politique particulière, qui n'écoutons les suggestions ou les intérêts d'aucune des parties belligérantes, mais uniquement poussé par le sentiment de Notre devoir suprême de père commun des fidèles, par les sollicitations de Nos enfants qui implorent Notre intervention et Notre parole pacificatrice, par la voix même de l'humanité et de la raison, Nous jetons de nouveau un cri de paix et Nous renouvelons un pressant appel à ceux qui tiennent entre leurs mains les destinées des nations. »

Mais la note de paix du pape est rejetée presque unanimement en cette année terrible.

20 août

Début de la seconde bataille de Verdun.

7 septembre

Le Gouvernement Ribot démissionne en raison de l'affaire Malvy.

Affaire Malvy devant la Haute Cour de Justice. M. Hudelo à la barre des témoins

12 septembre

>Paul Painlevé forme un gouvernement dont sont membres Ribot, aux affaires étrangères,  Péret, à la justice,  Steeg, à l'intérieur,Loucheur à l'armement et  Klotz aux finances.

<[Paul Painlevé (1863-1933). Un scientifique en politique]

Paul Painlevé (1863 - 1933)

Député de la Seine de 1910 à 1928

Président du Conseil de septembre à novembre 1917

19 septembre

Le Gouvernement obtient la confiance par 368 voix et 131 abstentions.

9 octobre

Le Gouvernement obtient la confiance par 368 voix et 131 abstentions.

15 octobre

La danseuse Mata-Hari est fusillée pour espionnage.

23-26 octobre

Les Français remportent la bataille de La Malmaison dans l'Aisne.

24 octobre - 5 novembre

L'Italie subit une lourde défaite à Caporetto, dans les Alpes, face aux troupes austro-allemandes. Sept divisions allemandes de la 8earmée stationnée à Riga forment une nouvelle armée avec des divisions autrichiennes. Les forces des empires centraux s'emparent de la plus grande partie du territoire vénétien contraignant à un repli des troupes italiennes sur le Piave avec l'arrivée de renforts britanniques et français. Le chef de l'état-major italien, le général Luigi Cadorna démissionne.

6-7 novembre

La conférence de Rapallo décide d'apporter des renforts à l'Italie.

Seconde révolution russe. Léon Trotski s'empare de Petrograd.

13 novembre

Mis en minorité à la Chambre par 277 voix contre 186 le Gouvernement démissionne.

Clemenceau, président du Conseil : « Je fais la guerre »

17 novembre

Georges Clemenceau forme le Gouvernement, cumulant la présidence du Conseil et le ministère de la guerre, avec Nail à la justice, Pichon aux affaires étrangères, Pams à l'intérieur,  Klotz aux finances,  Jonnart au blocus et aux régions libérées,  Lafferre à l'instruction publique,  Loucheur à l'armement, >Claveille aux travaux publics et aux transports,  Leygues à la marine,  Clémentel au commerce,  Boret à l'agriculture et au ravitaillement,  Simon aux colonies et Colliart au travail.  >Georges Mandel dirige le cabinet civil de  Clemenceau.

Constitution du nouveau ministère Clemenceau, le 16 novembre 1917

Présentation à l'Élysée des nouveaux ministres au Président de la République

20 novembre

Georges Clemenceau> déclare à la Chambre :« Ni trahison, ni demi-trahison, la guerre, rien que la guerre. [...] Un jour, de Paris au plus humble village, des rafales d'acclamations accueilleront nos étendards vainqueurs, tordus dans le sang, dans les larmes, déchirés des obus, magnifique apparition de nos grands morts. Ce jour, le plus beau de notre race, il est en notre pouvoir de le faire. »

La Chambre vote la confiance par 418 voix contre 65 et 40 abstentions.

26 novembre

Le Conseil des commissaires du peuple dirigé par Lénine décide d'engager des pourparlers de paix avec les Empires centraux.

20 novembre - 6 décembre

Bataille de Cambrai. Le colonel John Fuller, chef d'état-major du corps de chars de l'armée britannique, est autorisée à lancer une attaque blindée. C'est la première bataille au cours de laquelle l'emploi des chars - 476 - fut aussi important. Les Britanniques parviennent à avancer mais la contre-attaque allemande n'en est pas moins efficace.

Char britannique

29 novembre

Ouverture à Paris de la conférence des Alliés.

15 décembre

Signature à Brest-Litovsk de l'armistice entre Allemands et bolcheviks.

22 décembre

La Chambre des députés vote la levée de l'immunité parlementaire de Joseph Caillaux, mis en cause pour ses relations avec des pacifistes pro-allemands, par 418 voix contre 2.

Joseph Caillaux (1863 - 1944)

Député de la Sarthe de 1898 à 1919

28 décembre

Discussion à la Chambre des députés du projet de loi relatif à l'appel de la classe 1919.