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De
1987 à 1991
Cette situation aurait
pu s’éterniser, si, le 2 juillet l’association pour la restauration du donjon
du Château (A.R.D.O.C.C.) n’avait été créée par Monsieur J.-C. BURLET.
Son but : faire du
donjon de Coucy le symbole de la réconciliation franco-allemande y compris
celle de tous les belligérants
européens et mondiaux.
Autrement dit transmuer un édifice militaire anéanti en un
monument emblématique d’union etde Paix
à la mémoire de toutes les victimes des deux guerres. L’ idée fit son
chemin puisque la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Picardie
programma en1991 une reconnaissance du site, sous la forme d’un sondage. Ceci
afin de savoir ce qu’était advenu de
cet édifice dissimulé depuis 1917 sous l’ amoncellement de ses décombres.
La mission fut confiée
à Monsieur A. GIGOT architecte en chef des Monuments Historiques avec l’aide d’
une équipe comprenant : historiens, documentalistes, géomètres, photographes,
cinéastes, ingénieurs techniciens et architectes
Dans la matinée du 5
novembre 1991, l’équipe se rend sur les lieux consciente du caractère
exceptionnel de l’ intervention. On procède à l’installation du chantier : l’
implantation des repérages destinés à diriger l’ excavation dans la direction
de la porte du donjon, la numérotation des pierres de surface.
Le 6 novembre, les
engins entrent en action et le déblaiement commence selon une méthodologie
innovante.
Chaque pierre à récupérer
est numérotée, ses coordonnées enregistrées in situ sur ordinateur en vue d’
établir un catalogue informatisé.
Cette méthode présente
un progrès énorme pour inventorier, classer le matériel archéologique, l’
étudier ultérieurement et pour le rechercher rapidement sur son aire de
stockage.
Pendant plusieurs jours
les travaux d’ excavation se poursuivent sans encombre. La noria des camions
évacue journellement environ six bennes de gravats et deux camions de pierres
récupérables.
Soit en moyenne : 6.5% de pierres récupérables
0.3% de
fragments sculptés,
93,2% de
gravats divers.
En fin de travaux , le
volume excavé représentera 1180 m3. Dans la journée du 21 novembre , cernée d’
un brouillard glacial, l’ équipe s’ active comme à l’ ordinaire.
La pelleteuse au
dixième jour de son action s’ est frayée un chemin dans le magma pierreux en
formant une tranchée de 18m de long dont les parois instables atteignent 7 à 8
m de haut.
Lorsque , tout à coup,
un silence inhabituel fait lever les têtes . Le grutier vient de stopper son
engin et gagne le bord de la fouille .
Il est rejoint par
toute l’ équipe sous l’ emprise d’ une jubilante émotion.
Sous nos yeux, au fond
d’un éboulis en équilibre, vient d’ apparaître pour la première fois depuis 73
ans une partie du prestigieux donjon de Coucy.
Certes, une fois
dégagée , la partie mise au jour représente
à peine trois m² de parement , mais cette modeste maçonnerie
parfaitement identifiée témoigne que notre but est atteint : nous venons de
découvrir la base de la poterne ; exactement l’ endroit où prenait appui le
pont levis. Le mérite du résultat de cette précision revient au géomètre et à
l’ habileté du grutier.
De
1992 à 2011
L'association relance chaque année nos instances gouvernementales , régionales et départementales et le nombre de contacts est innombrable . Les réponses accumulées témoignent que tout le monde est partisan d'une reconstruction mais la République, c'est-à-dire l'Etat Français, reste muet ; comme atteint de la maladie d'Alzheimer !
L'ARDOCC a noué des contacts étroits avec la Burgenkunde allemande , par l'organisation de l'exposition à Soissons sur les Donjons français avec une maquette de Coucy au 1/15ème ( Voir www.burgenkunde.de) . L'Association s'est aussi adressée au Parlement Européen par une pétition qui a fait l'objet d'un avis favorable et rendant le projet financable dans le cadre de Cultura 2000. Cette possibilité ouvre une enveloppe financière allant jusqu'à 90 % du financement par l'Europe . L'Ardooc s'interroge toujours sur le point de comprendre comment l'Etat Français qui n'a que 10 % du financement à assurer puisse laisser passer pareille aubaine ?
Certes, à de maintes reprises, l'Etat Français a manifesté que la France avait été victime d'un vandalisme ( ce qui justifie le maintien des ruines comment preuve de la barbarie du peuple allemand!) mais n'a jamais demandé à l'Allemagne de participer au projet de reconstruction .
L'Ardocc l'a fait !
La Constitution allemande n'autorise pas le Gouvernement fédéral à un investissement immobilier mais les provinces et surtout les fondations politiques le peuvent .
La Fondation CDU allemande qui est majoritaire à ce jour s'est déclarée favorable ...
L'Ardocc a obtenu la promesse d'une tranche de travaux consistant à déblayer les ruines. Malheureusement, la date retenue débuterait après les prochaines élections présidentielle et législative ! .
De très nombreuses personnes de par le monde manifestent leur soutien à la vision de l'ARDOCC. L'Association accepte toutes les bonnes volontés mais comme il s'agit d'une action de longue haleine en situation de pression sur l'Etat Français à son plus haut niveau , tout en restant apolitique, elle ne fait pas de recherche d'adhésion systématique . Toutefois, elle demande à tous les sympathisants de bien vouloir appuyer son action et de se mobiliser le moment venu.
Le centenaire de la destruction de 1917 approchant, après une mobilisation de la jeunesse via "le Donjon de Coucy on Air Relève ou Ruine ", l'Association recherchera l'élargissement de sa base de soutien et remercie par avance tous ses sympathisants anciens et à venir .