Pierre-Charles
Trémolières (1703-1739), un peintre discret au siècle
des Lumières
Pierre-Charles Trémolières, né à
Cholet en 1703 et mort à Paris le 11 mai 1739, à l'âge
de 36 ans, est un peintre connu pour "ses compositions
légères, aux formules picturales élégantes
et aux accords délicats de couleur" faisant
apparaitre "les influences subtiles de François
Lemoine ou de François Boucher" (v. Anaïs
Semour :
La carrière de Pierre-Charles Trémolières,
qui mourut prématurément, "fut discrète
mais pas sans relief" (Anaïs Semour, op. cit).
Une
exposition lui a été consacrée à Cholet
en 1973.
L'Offrande
à Bacchus, par Pierre-Charles Trémolières
(collection particulière)
Homme
assis de face, bras droit tendu, par Pierre-Charles Trémolières
Protégé du comte de Caylus, Trémolières
fut formé à ses débuts dans l’atelier de
Jean-Baptiste Van Loo. Il obtint le deuxième prix de Rome en
peinture en 1726 et fut envoyé à Rome comme
pensionnaire de l'Académie de France, où il passa six
années, de 1729 à 1735. Il y côtoya François
Boucher, Carle Van Loo ou encore Michel-Ange Slodtz et Edme
Bouchardon.
À son retour en France, il s'arrêta
pendant dix-huit mois à Lyon où il peint plusieurs
portraits et quatre tableaux religieux : une Adoration des rois,
une Adoration des bergers, une Présentation au
temple, pour les Carmes, et une Assomption pour les Pénitents
blancs.
Avant de quitter Lyon, il signa un marché
de deux tableaux avec l'église Saint-Bruno-les-Chartreux :
une Ascension et une Assomption qu'il envoya de Paris
aux Chartreux, en 1737, après les avoir exposés au
salon. Ces toiles sont toujours en place aujourd'hui.
Pierre
Charles Trémolières fut également chargé
d'une partie de la décoration de l'hôtel de Soubise, de
la famille de Rohan, à Paris qui abrite aujourd'hui les
Archives nationales.
L'Hymen
d'Hercule et Hébé, Paris, par Pierre-Charles
Trémolières, Paris, Hôtel de Soubise (chambre de
parade du prince), toile présentée au Salon de 1738
Minerve
enseignant à une jeune fille, l'art de la tapisserie par
Pierre-Charles Trémolières, Paris, Hôtel de
Soubise (appartement de la princesse Marie-Sophie de Rohan)
Diane
désarmant l'Amour, par Pierre-Charles Trémolières,
oeuvre commandée pour l'Hôtel de Soubise
Il fut agréé par l'Académie royale de
peinture et de sculpture en 1736 et reçu le 25 mai 1737 après
la réception du tableau dont le sujet était Ulysse
sauvé du naufrage par Minerve :
Ulysse
sauvé du naufrage par Minerve, morceau de réception
de Pierre-Charles Trémolières à l'Académie
royale de peinture et de sculpture (1737)
Il exposa au Salon de 1738 un paysage réalisé
pour l'hôtel de Soubise, deux esquisses (Diane au bain et
Le triomphe de Galatée) et trois tableaux : Vénus
embrassant l'Amour, La comédie, La musique.
Le
Triomphe de Galatée, oeuvre attribuée à
Pierre-Charles Trémolières (vente Tajan 12 juin 1995)
Vénus
allongée attirant l'Amour à elle , par
Pierre-Charles Trémolières, musée d'art et
d'histoire de Cholet
La
comédie , par Pierre-Charles Trémolières,
Metropolitan Museum
La
comédie, par Pierre-Charles Trémolières,
musée d'art et d'histoire de Cholet
La
musique, par Pierre-Charles Trémolières, musée
d'art et d'histoire de Cholet
Trémolières mourut pendant qu'il réalisait
l' Âge d'or qui était une commande pour une
suite de tapisseries sur les Quatre âges du monde à
réaliser par les Gobelins. Cette toile, terminée par
Nicolas Delobel, est aujourd'hui exposée au musée
d'art et d'histoire de Cholet.
L'Age
d'or , par Pierre-Charles Trémolières et Nicolas
Delobel, musée d'art et d'histoire de Cholet
Mort prématurément en 1739 à Paris,
Pierre-Charles Trémolières a laissé des œuvres
essentiellement décoratives. On relève ainsi, outre la
série de tableaux d’autels réalisés pour
des églises et des ordres religieux lyonnais, citée
ci-dessus, les deux ensembles de dessus-de-porte réalisés
par les Rohan (l’un est encore en place à l’hôtel
de Soubise à Paris, et l’autre est conservé au
musée d’Art et d’Histoire de Cholet, sa ville
natale) pour lesquels il fut le plus souvent reconnu (v. Anaïs
Semour, op. cit). Ce sont les années parisiennes, de 1736 à
1738, qui permettent de mieux caractériser son œuvre.
L’artiste a alors entre trente-trois et trente-six ans, et son
évolution au cours de ces trois dernières années
fut rapide. Ses compositions légères, aux formules
picturales élégantes et aux accords délicats de
couleur, firent apparaitre les influences subtiles de François
Lemoine ou de François Boucher (Anaïs Semour, op.
cit).
La difficulté à identifier ses œuvres
ou à le situer sur la scène artistique du XVIIIe
siècle est certes reliée à sa mort prématurée,
mais peut aussi découler de sa situation sociale et familiale
peu habituelle et de ses origines assez mystérieuses. Il
n’est pas issu d’une grande famille d’artiste et
son long séjour romain, en tant qu’élève
à l’Académie de France à Rome, qui
ralentit sans doute sa production, est une circonstance essentielle
de l’interprétation de son œuvre entière
(v. ici :
).
Voici quelques autres de ses oeuvres :
Le
Triomphe de Neptune , collection particulière
Apollon
et Sarpédon, par Pierre-Charles Trémolières
Flore,
par Pierre-Charles Trémolières
Homme
assis, dessin de Pierre-Charles Trémolières
(collection particulière)
La
tragédie de Pierre-Charles Trémolières
(musée d'art et d'histoire de Cholet)
Une
nymphe et un satyre, oeuvre attribuée à
Pierre-Charles Trémolières
Les historiens d'art considèrent
aujourd'hui que s'il n'avait pas été fauché par
la mort si jeune, Trémolières aurait certainement eu
la même carrière que Lemoyne (v. notamment le Bénézit).
Il était considéré comme l'un des peintres les
plus prometteurs de sa génération.
Une
conférence sur Pierre-Charles Trémolières a eu
lieu à la galerie Colbert au mois de mai 2018 :
Re:
Pierre-Charles Trémolières (1703-1739), un peintre
discret au siècle des Lumières<