Maurice Tremolieres




Voir la page du site de la résistance Vauthier
où Trémolière est cité comme coutumier du fait de sauver les jeunes appelés au Service du Travail Obligatoire
où est mentionné le texte ci-dessous.



Voir le site entier du maquis Vauthier



Extrait relatant comment le fondateur du réseau Vauthier, devenu ultracélèbre car il a directement inspiré la série télévisée du " Village Français' a échappé au STO et à la déportation.

Et puis l’Armée me propose un emploi d’agent contractuel de 3ème catégorie à la direction du Génie Rural, (Ministère de l’Agriculture et du Ravitaillement) à Vesoul. Je suis presque obligé d’accepter. Sur les recommandations du maire, Mr. Driot, je fais une déclaration de changement de résidence. Le 13 mai, Je prends le train à Gevingey pour arriver à Besançon à 19 heures. Mais je ne trouve pas de train pour Vesoul, la ligne n’a pas été réparée. Je couche dans la salle d’attente, et le lendemain matin je pars pour Belfort, pour arriver enfin à Vesoul vers midi. Je me présente à Mr Trémolière, directeur départemental, puis je cherche une chambre. Le lendemain Mr. Trémolière m’informe que je serai chargé de préparer les dossiers des cultivateurs et des artisans travaillant pour eux, qui sont exemptés du STO. Le 4 juin il me remet un certificat précisant que " étant titulaire d’une fonction publique" je suis "dispensé du certificat de travail institué par le décret du 27 Mars 1943". Le samedi suivant, je me rends dans ma famille à Cesancey Départ Vesoul, passage par Belfort à 15 heures, Besançon 17 heures 30, et Mouchard où je reste en salle d’attente en attendant le départ du train à 2 heures du matin pour Lons où j'arrive à 4 heures. Je rentre à Vesoul par le même trajet le lundi. Je vais porter à la préfecture les demandes d’exemption, signées par Mr. Trémolière. Le fonctionnaire qui me reçoit et à qui je décline mon identité, m’annonce que je figure sur la liste des requis. Trémolière m’avait déjà prévenu que je ne remplissais pas les conditions et que si j’étais désigné, il ne pourrait rien faire pour moi. Je rentre dans ma chambre, récupère ma valise, paie mon "loyer", et je prends le train de Belfort. Toutes les places sont occupées par des sacs de pommes terre. Je comprends alors pourquoi la Haute Saône est baptisée "Haute Patate". A Besançon je passe à la direction régionale du Génie Rural. Trémolière a déjà rendu compte de mon absence. "c’est bien du Trémolière !" me souffle-t-on. On me demande mon adresse pour m’envoyer ma paie. Je refuse, évidemment et on me comprend. J’étais parti de Vesoul à 18 heures pour arriver à Lons le lendemain à 14 heures 30. A partir de ce moment j’étais considéré comme "réfractaire au Service du Travail Obligatoire" et donc susceptible d’être arrêté à tout moment. Il me fallait devenir clandestin