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Barthelemy de Laffemas seigneur de Beautor 1545-1612

Barthélemy de Laffemas, huguenot dauphinois, tailleur et valet de chambre du roi, a remis, lors de l’assemblée des notables de Rouen, un mémoire qui a inspiré le régime des maîtrises des manufactures institué par l’édit de 1597. Par le système des partisans, il a acquis la seigneurie de Beautor qui est saisie sur ses enfants, héritiers, et acquise par adjudication en juillet 1613, par Jacques Conrad, bourgeois de Paris (B. 698 - A.D. Aisne).

Du fait de la guerre, la situation des métiers est catastrophique. Beaucoup d’ouvriers sont au chômage dans  l’industrie textile. Seuls les métiers de Rouen fabriquent encore des draps fins de laine. Le roi a remarqué un négociant qui a sur ce sujet bien des idées. Il en a fait son tailleur et valet de chambre. C’est un huguenot dauphinois, Barthélemy de Laffemas dit Beausemblant, qui, au moment de l’assemblée des notables à Rouen, lui a remis un mémoire intitulé Règlement général pour dresser les manufactures de ce royaume.

Sur une idée de Laffemas, l’édit de 1597 étend à tous les métiers le régime des maîtrises. Il y voit le moyen d’un contrôle de la qualité du travail et de la bonne gestion des communautés de métiers. Le roi y trouve la possibilité de vendre des lettres de maîtrise.

Des ouvriers de métiers libres subsistent (orfèvres, tapissiers, armuriers, menuisiers, graveurs, peintres ...) dont le roi est le premier client. Les officiers, bourgeois vivant noblement, riches marchands, gens de robe ... entrent dans les vues du roi. Pour le service des voyageurs et du courrier, la poste est créée

La soie a supplanté la laine dans l’habillement des gens fortunés. Il faut trouver le moyen de la fabriquer en France : Laffemas a calculé que six millions d’écus sortaient du pays chaque année en achats de soieries étrangères. En janvier, le roi interdit l’entrée des tissus manufacturés d’or, d’argent et de soie, tissus de grand luxe pour l’habillement et l’ameublement qui viennent surtout de Milan. Les manufactures de Tours - où la tradition existe depuis Louis XI - s’en réjouissent mais ne peuvent suffire à la demande. Lyon perd les bénéfices des importations venant d’Italie et le roi devra annuler sa décision.

 

Si les finances de l’État ne sont pas brillantes, celles du roi ne le sont pas non plus. Henri IV vend ses biens personnels. La sentence du 15 avril a débuté la vente des domaines - tant en fiefs qu’en roture - du comté de Marle pour payer les dettes contractées lors de la conquête du royaume. “Pour observer quelque ordre en cest estat nous remarquerons pour la première partie des alliénations et distractions faictes de la chastellenie de La Fère le village de Bauthor à la portée d’un bon mousquet de la ditte ville au dessus de la rivière doize et au dessous néanmoins de la fère qui fut vendue par les ditz sieurs du privé Conseil de Navarre à Mr Barthelemy de Laffemas moïennant la somme de 13 200 livres par contract passé à Paris le 29 aoust 1601 par devant Le Roy et Briquet et depuis ratifié par sa maïesté (R. 4 - 1980 

liasse 8 - A.N.).

A esté en oultre vendu la place et droit de bastir un moulin a eaüe auquel les habitans du dit Bauthor et Andelain sont bannaux, duquel droict na esté faict aucune estimation ny cas lors de la vente parce quil ny avoit aucune chose le tout aiant esté bruslé et ruiné pendant le siège de la fère ...

  Le rapport Laffemas a été soumis à l’examen d’une commission d’experts qui va être érigée en conseil du Commerce dont Laffemas est nommé contrôleur général. Philippe III vient de décider que tous les produits importés en Espagne seront imposés de 30 % supplémentaires. Le commerce français - de produits français ou hollandais déguisés - en souffre beaucoup.









------------ISAAC DE LAFFEMAS------------------