L'Abbaye de Villequier
En 1225, Aubert de Hangest transféra, tout près d'Athiemont, la maladrerie qu'il avait créée quatre ans plus tôt. Son fils Jean; en 1245, y fit construire une église et la transforma en communauté de religieuses augustines. En 1421, l'abbaye étant en ruines, Jean III de Hangest, chambellan du Roi, donna l'église et les biens de l'hôpital de Genlis aux Prémontrés qui l'érigèrent en prévôté. En 1496, le chapitre général de l'ordre de Prémontré conféra le titre d'abbaye à la prévôté.
Dévastée par les troupes du duc de Bourgogne en 1472, l'abbaye de Genlis est occupée par les Espagnols en 1557 lors de la bataille de Saint-Quentin, saccagée en 1652 lors du siège de Chauny, abîmée lors de la Fronde et déstabilisée par un tremblement de terre en 1756. Des travaux avaient été effectués à plusieurs reprises, au milieu du XVII' siècle, après 1746, et surtout entre 1778-1787, grande période de reconstruction des abbayes.
Les prévôts de l'ordre de Prémontré furent Jean de Thoiry (1421), Pierre Grégoire (1453), Pierre Maillot (1459), Jacob Langier (1476), et Jacques Pelletier qui, de prévôt, devient abbé en 1496. Après lui, les abbés sont des abbés commendataires : Jean de Hangest (1545-1548), Philippe de Rouvroy de Saint-Simon (1549)... Au XVII' siècle, Pierre Brulart est abbé de Genlis à 33 ans avant d'y renoncer en 1701 pour se marier. Guillaume Crozat le remplace en 1702. En 1761, on retrouve un Louis-Marie Brulan, perit-fils de
l'ex-abbé qui s'était marié. Henri Chaumont de La Galaisière, premier aumônier du Roi de Pologne et frère du Chancelier de Lorraine, devint abbé de Genlis en 1762. En 1790, on trouve comme prieur, Jean-Baptiste Demangeot.
La communaté est supprimée le 8 mai 1790. Les cinq religieux qui y vivent encore sont expulsés et l'abbaye est vendue comme bien national.
Les bâtiments à l'abandon sont transformés de 1853 à 1870 en fabrique de sucre. A cette date, l'abbaye est rachetée, restaurée et transformée en château. Elle était habitée par M. Lemaire Journel, maire de Villequier-Aumont.
Description:
Au début du XX. siècle, ce qui restait de l'abbaye était déjà très diminué par rapport à son état d'avant la Révolution. L'église avait disparu, ainsi que de nombreux autres bâtiments. Le reste des logis abbatiaux avait été transformé en château.
Quelques vestiges subsistent aujourd'hui: une partie du mur de clôture, la porte d'entrée monumentale, l'étang et un bâtiment du XVIIl'siècle.
Avant 1914, on pénétrait dans la propriété par la porte monumentale surmontée d'un fronton triangulaire. L'abbaye, devenue château, était de proportion réduite et montrait face à l'étang un gros pavillon carré prolongé sur sa gauche par une longue aile et à l'arrière par une autre aile moins conséquente. L'ensemble des bâtiments étaient construits en brique et pierre, avec un soubassement assez haut en pierre et deux niveaux supérieurs. Un cordon séparait chaque étage. Le pavillon avait trois travées par niveau et l'aile sept travées.
Extrait de:
Il était une fois des châteaux dans l'Aisne . Jean Eck .