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		Louis
		de Luxembourg,
		connu dans l'histoire sous le nom de connétable
		de Saint-Pol,
		né en 1418 et
		mort à Paris,
		le 19 décembre 1475, fut l'un des membres les plus
		influents de la haute noblesse française, à la fois
		vassal du roi de France et du duc de Bourgogne. Il fut fait
		connétable par Louis XI mais
		fut condamné à mort et exécuté pour
		haute trahison en place
		de Grève. 
		
		
		Un
		grand du royaume de France
		
		Louis
		de Luxembourg était le fils de Pierre Ier de
		Luxembourg,
		comte de Saint-Pol,
		de Brienne et de Conversano, et de Marguerite
		des Baux (Margherita
		del Balzo, 1394-1469). Son nom vient du fait qu'il était un
		descendant de 7e génération de Henri
		V, comte de Luxembourg,
		appartenant donc à la branche française de la maison
		de Luxembourg. 
		
		Louis
		de Luxembourg était comte
		de Saint-Pol de 1433 à 1475,
		de Ligny et
		de Conversano, comte
		de Brienne,
		de 1441 à 1475,
		de Guise de 1441 à 1444,
		de Marle et de
		Soissons de 1435 à 1475,
		châtelain de Lille,
		seigneur d'Enghien,
		d'Oisy,
		de Bohain,
		de Beauvoir,
		de Condé-en-Brie et
		de Bourbourg. 
		
		Il
		épousa en premières noces, Jeanne
		de Bar,
		comtesse de Soissons et
		de Marle,
		seigneur de Ham
		Il hérita à son décès de la seigneurie
		de Ham. 
		
		Par
		le comté de Saint-Pol, il était vassal du duc
		de Bourgogne qui
		était lui-même vassal du roi
		de France.
		Il fut ainsi mêlé aux intrigues de ces deux
		personnages. 
		
		Orphelin
		de père à quinze ans, il fut élevé par
		son oncle Jean
		de Luxembourg qui
		s'était illustré en 1430 par
		la capture de Jeanne
		d'Arc à Compiègne.
		À la mort de Jean de Luxembourg en 1441,
		les biens hérités de ce dernier furent mis sous
		séquestre par Charles VII car
		Louis refusait de signer le traité
		d'Arras de 1435.
		Louis de Luxembourg se rapprocha de la France et put ainsi les
		récupérer, mais le comte
		du Maine lui
		intenta un procès à propos de la possession de la
		seigneurie de Guise.
		Un arrangement fut trouvé en mai 1444,
		Charles du Maine ayant épousé Isabelle
		de Luxembourg-Saint-Pol,
		la sœur de Louis de Luxembourg, celle-ci reçut Guise
		en dot. 
		
		Louis
		de Luxembourg fortifia la ville de La
		Fère dans
		l’Aisne, qu’il entoura de murs et, sur l’emplacement
		d'un ancien château fort au donjon carré, il en fit
		élever un nouveau, qui fut agrandi et embelli par sa petite
		fille, Marie
		de Luxembourg-Saint-Pol,
		arrière-grand-mère d’Henri IV et
		de Marie
		Stuart. 
		
		Il
		fit reconstruire le château
		de Ham et
		le dota en 1441 d'un
		donjon formidable (appelé « tour du Connétable »)
		de 33 m de haut et de 33 m de diamètre
		avec des murs de 11 mètres d'épaisseur capables
		de résister aux assauts de l'artillerie naissante. Il fit
		graver cette devise au-dessus de la porte d'entrée de la
		Tour du Connétable: « Mô Myeux »
		(Mon mieux). 
		
		Le puissant seigneur vassal de deux concurrents
		 
		
		Louis
		de Luxembourg devint proche du dauphin (le
		futur Louis XI)
		et participa à ses côtés au siège
		de Dieppe.
		La ville fut délivrée le 14 août 1443. Le
		dauphin l'arma chevalier, juste avant l'assaut final. Le comte de
		Saint-Pol ensuite combattit les Anglais et les chassa de Flandre et
		de Normandie, reprise d'Harfleur,
		le 24 décembre 1443, de Gournay-en-Bray en 1449 et
		de Caen en 1450 
		
		Le
		comte de Saint-Pol, malgré son soutien au roi de France,
		apportait également son aide au duc de Bourgogne, Philippe
		le Bon.
		En 1452,
		il combattit contre l’archevêque
		de Cologne et
		les Gantois révoltés. 
		
		Il
		prit part en 1465 à
		la Ligue
		du Bien public et
		à la guerre qui s'ensuivit aux côtés des grands
		féodaux révoltés contre Louis XI,
		roi de France. C’est sa désobéissance qui
		provoqua la bataille
		de Montlhéry,
		et sa fuite manqua d’entraîner une déroute 
		bourguignonne. 
		À
		la bataille
		de Montlhéry,
		il commandait l’avant-garde du comte de Charolais (le
		futur Charles
		le Téméraire).
		Néanmoins, Louis XI cherchait
		à l'attirer à son service.
		
		Par
		le traité
		de Conflans de
		1465, il reçut de Louis XI le
		titre de connétable
		>.
		Il épousa, en 1466,
		Marie de Savoie, sœur de la reine de France Charlotte,
		et reçut les seigneuries de Guise et
		du Nouvion-en-Thiérache.
		Le connétable de Saint-Pol passa ainsi au service du roi de
		France. Il fut nommé, par ailleurs, à la première
		promotion de l'Ordre
		de Saint-Michel,
		créé par Louis XI le 1er août
		1469. 
		
		Puissant parmi les
		puissants, il se comportait en prince indépendant et
		cherchait à jouer le rôle principal dans les intrigues
		et les troubles de la période. 
		
		Malgré
		des marques apparentes d'hostilité envers le duc de
		Bourgogne (prise de Saint-Quentin, 1470),
		il avait des intelligences secrètes avec lui et en 1475,
		lors de l'invasion de la France par le roi Édouard IV d'Angleterre,
		sa conduite ne fut pas moins équivoque. 
		
		La fin du Connétable de Ham 
		
		
		En 1471,
		lassé des intrigues du connétable, Charles le
		Téméraire prévint Louis XI de
		son double-jeu. Les deux princes firent de Louis de Luxembourg leur
		ennemi commun à partir de 1474.
		Le comte de Saint-Pol incita alors le roi d'Angleterre Édouard IV à
		marcher sur la Picardie promettant
		de lui livrer Saint-Quentin. 
		
		À
		la suite des conférences
		de Picquigny entre
		Louis XI et
		le roi d'Angleterre, le 29 août 1475, Édouard IV,
		trompé par le comte de Saint-Pol, donna à Louis XI la
		correspondance que le connétable lui avait adressée.
		Louis XI marcha
		ensuite sur Saint-Quentin où le connétable s'était
		retranché. Préférant esquiver l'affrontement,
		Louis de Luxembourg chercha refuge à Mons auprès
		du duc de Bourgogne. Mais Charles
		le Téméraire décida
		de le faire arrêter et de le livrer à Louis XI. 
		
		Dès son
		arrivée à Paris le 26 novembre 1475, son procès
		commença et dura trois semaines. 
		
		L'étude
		des interrogatoires du connétable de Saint-Pol permet de
		retracer le déroulement d'un complot dans lequel de nombreux
		princes français et européens étaient
		impliqués. Cet événement judiciaire apparaît
		comme une confrontation entre le roi de France et la très
		haute noblesse. Le connétable de Saint-Pol y défendit
		constamment son « honneur » face au souverain
		qui utilisa le Parlement
		de Paris et
		s'appuya sur le « principe monarchique »
		élaboré au cours des siècles passés. 
		
		Louis XI fit
		de ce procès pour lèse-majesté,
		un procès exemplaire par sa durée et par la procédure
		suivie. La condamnation et l'exécution de Saint-Pol ont
		fortement marqué les chroniqueurs du temps, comme Philippe
		de Commynes, Thomas
		Basin ou Jean
		de Roye,
		du fait de l'importance du connétable. Celui-ci apparaît
		comme une victime de l'utilisation par Louis XI de
		la justice royale à des fins de vengeance personnelle. 
		
		Emprisonné
		à la Bastille le 27
		novembre,
		Louis de Luxembourg fut condamné à mort par
		le Parlement le 19
		décembre, et décapité sur la place
		de Grève de
		Paris le même jour. Sa dépouille fut ensevelie par les
		moines cordeliers dans l'église Saint-Claire,. 
		
		Le
		duc de Bourgogne reçut, après son exécution,
		les territoires de Saint-Quentin, Ham et Bohain,
		qu'il troqua avec Louis XI contre
		l'autorisation tacite de
		conquérir le duché de Lorraine (octobre-novembre
		1475). 
	
 
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