Survol de cette industrie à Fresnoy-le-grand Les anciens parlent encore de l’époque où il y avait un métier à tisser dans chaque maison, le métier de mulquinier (tisserand) était sûrement le plus répandu localement. Pour en avoir un aperçu historique, très complet et détaillé des mulquiniers et gaziers du Vermandois de 1730 à 1850, cliquez pour découvrir le travail de Didier Terrier sur cette belle épopée . https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1983_num_65_258_3952 Ludivine Verger anime la Maison du Textile à Fresnoy-le-Grand installée dans les anciens locaux de l’entreprise La Filandière créée en 1920. Son parc de 28 métiers à tisser système Jacquard est aujourd’hui classé Monument historique. « Tout a été conservé dans l’état dont notamment les 55 000 cartes perforées des tapisseries qui étaient produites ici. Pour les démonstrations nous utilisons la plus emblématique, « La Dame à la licorne », une tapisserie flamande du XVe siècle. » L’histoire du textile dans le Vermandois remonte quasiment au haut Moyen-Âge lorsque la ville de Saint-Quentin, constituée en « commune », développe le tissage de la laine pour produire de la « sayette » que l’on tisse jusqu’au plus profond des campagnes. Au XVIe siècle, c’est l’industrie du lin qui prend son essor, puis le tissage des gazes et des mousselines de soie pour robe et enfin le cachemire qui fait son apparition en 1800. La réputation des tisserands du Vermandois est sans égal à cette époque et c’est à un tisserand de Bohain-en-Vermandois que Napoléon passera commande d’un châle pour l’impératrice Joséphine. Pourtant le métier payait plutôt mal, une chanson du siècle dernier rappelle sans détour que le tisserand « dans sa chaumière ou dans la grande usine, a toujours misère pour voisine ». Rares étaient ceux qui possédaient leur outil et ils travaillaient aux champs de façon saisonnière pour pouvoir joindre les deux bouts. Vers 1895, on comptait plus de 10 000 ouvriers du textile dans le Vermandois qui travaillaient pour Bohain. Des maisons de haute couture comme Rodier et Lesur vont s’y installer, Coco Chanel viendra aussi régulièrement s’y approvisionner. A Fresnoy-le-Grand en 1926, Jean-Pierre Saltiel implante une nouvelle usine dédiée à la confection de bas et de chaussettes, c’est la naissance de la marque « Le Bourget », fleuron de la lingerie de luxe dont le succès ne s’est jamais démenti. La crise du Textile après la révocation de l'Edit de Nantes . lettre à Colbert en 1681. |