Le Dernier Comte du Vermandois
Lire également le Comte de Bragelonne de Dumas... Plusieurs sites lui sont consacrés.
Le début d'un film de cape et d'épées..
Le 14 juillet 1789, le peuple français découvre dans le registre
d'écrou de la Bastille cette mystérieuse entrée : "Détenu 64389000 :
l'Homme au masque de fer". L'identité de ce prisonnier restera à jamais
une énigme...
1660. Louis XIV règne sur la France en maître incontesté, tandis que
son peuple meurt de faim. Alignant les conquêtes féminines, il s'éprend de
Christine, la fiancée de Raoul, qui n'est autre que le fils d'Athos. Le
roi décide d'envoyer Raoul au front, où la mort l'attend.
Fou de chagrin, Athos jure de venger son fils et rappelle ses deux amis
Aramis et Porthos, qui ont quitté les Mousquetaires depuis de nombreuses
années. Leur plan : renverser Louis XIV, protégé par D'Artagnan, grâce à
l'Homme au masque de fer...
Extrait du Mémorial du Vermandois
Parmi ses sujets d'intérêt, un nous est particulièrement
cher : le masque de fer.
L'évocation de de cette énigme n'apparaît pas
dans ce livre sans cause, car si très rares sont les mentions de ce personnage
chez les historiens du XVII ème siècle, le masque de fer a réellement existé et
derrière lui était soustrait du monde le Comte du Vermandois !
Cette hypothèse, en dépit de la note
romanesque apportée par Alexandre Dumas, est de toutes la plus vraisemblable.
Le titre a, c'est une certitude, été donné à un enfant qui ne pouvait qu'être
de sang royal et pourtant jamais le comte n'a été vu.
Que fallait-il cacher derrière ce masque ?
Une des réponses se déduit de la mentalité
dominante de l'époque. La société était bâtie sur des interdits que les
confesseurs ressassaient invariablement. Ce que les curés vouaient à la
géhenne, les évêques ne pouvaient l'interdire aux grands qui sont aussi
faillibles que les autres. Il était de l'ordre moral supérieur que le péché
absolu soit caché. Un péché absolu, c'est l'équation du péché mortel pour tous
et pardonné à celui qui l'a commis.
Sans doute, l'enfant était le portrait du
péché, bâtard ressemblant trop à son père ? vérolé purulent ? , et mettait en péril la monarchie absolue en
portant affront à la chrétienté.
Ce paradoxe du péché absolu qui est abordé
ici, par un détour auprès du roman historique, renvoie aux reflexions des plus
grands philosophes de cette époque : Kant, Pascal, Descartes, Hegel, Rousseau,
Voltaire, et plus tard Nietszsche, tous chercheront l'absolu dans l'homme,
voire l'absolu sans l'homme, au delà du bien et du mal.
Des élucubrations d'état major, des
aspirations d'absolu et d'autres balivernes de curés vouèrent le dernier comte
du Vermandois à un exil intérieur innommable!
Condorcet aborda de manière forte la critique
de la morale absurde qui condamna le comte du Vermandois :
" on y apprend aux enfants qu'on ne peut faire de bonnes actions
sans grâce et qu'il y a deux sortes de crimes : l'un véniel, pour lequel on est
brûlé pendant quelques siècles, l'autre mortel, pour lequel on est brûlé
éternellement ".
Au delà de la morale et de la fiction, le
dernier Comte du Vermandois, dont l'existence alimente encore rumeurs et interrogations, a sa trace dans
les registres officiels. Fils naturel
de Louis XIV et de Mme de la Vallière, il est né en 1667 à Paris,
légitimé en 1669. Cette même année, il reçut le titre de grand Amiral de
France. Il est officiellement décédé en 1683. Sa mère, évincée par Mme de
Montespan, se retira chez les Carmélites en 1674 sous le nom de Louise de la
Miséricorde.
Le Masque de fer fut enfermé à la prison de
Pignerol , puis aux îles Saintes Marguerite en 1686, puis à la Bastille où il
mourrut en 1703.
L'autre hypothèse fait du Masque de fer, un
fils d'Anne d'Autriche et de Buckingham, frère adultérin de Louis XIV. Aucun ragot n' avait rapporté de grossesse
royale alors que le Comte du Vermandois, lui, est bien né. L'exil forcé de sa
mère et la date de la disparition du Comte, correspondant au premier
emprisonnement du Masque, ouvrent des
pistes, en effet, troublantes.
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