Pierre La Ramée, dit Ramus
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P. Ramus : M. T. Ciceronis De Fato liber (...) explicatus, Paris, Vascosan, 1550.
P. Ramus : P. Rami oratio (...) anno 1551, Paris, David, 1551.
P. Ramus : Pro philosophia parisiensis Academiae disciplina oratio, Paris, Grandin, 1551.
P. Ramus : Advertissement sur la réformation de l'université de Paris, au Roy, Paris, 1562.
P. Ramus : Institutionum dialecticarum libri tres, Paris, David, 1552.
P. Ramus : P. Ramii professoris regii et Audomari Talaei collectanae praefationes (...), Paris, Vallesens, 1577.
P. Ramus : Commentarium de Religione Christiana libri IV, Francfort, 1576.
P. Ramus : Scholarum metaphysicarum in totidem metaphysicos libros Aristotelis, Francfort, 1583.
P. Ramus : Petrus Ramus, Dialecticae Institutiones, Aristotelicae Animadversiones, Faksimile-Neudruck der Ausgaben Paris 1543, ed. W. Risse, Stuttgart, F. Fromann Vlg, 1964.
P. Ramus : Institutions Dialectiques, ed. crit. (texte de 1555) M. Dassonville, Genève, Droz, 1964.
P. Ramus : Dialectique (texte de 1555, modernisé et présenté par N. Bruyère), Paris, Vrin, 1996.
Autour de Ramus, texte, théorie, commentaire, Études réunies par Kees
Meerhoff et Jean-Claude Moisan, Nuit blanche éditeur (Québec),
1997
Waddington, Ch. : Ramus, sa vie, ses écrits, et ses
opinions, Paris, Meyruis, 1855.
Barroux, R. : P. de la Ramée et son influence philosophique : essai sur l'histoire de l'idée de méthode à l'époque de la Renaissance, École nationale des Chartes, Paris, 1922.
Desmaze, P. : P. Ramus, sa vie, ses écrits, sa mort (1515-1572), Genève, Slatkine Reprints, 1970.
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Collectif : La Science au XVIè siècle, colloque CNRS juillet 1957, Paris, 1960 [deux articles sur La Ramée].
Collectif : Pierre de la Ramée (Ramus), numéro spécial de la Revue des sciences philosophiques et théologiques, 70, 1986.
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QUISQUIS (DU) DE RAMUS OU LA RAMÉE,
avec quelques observations utiles sur les persécuteurs, les calomniateurs, et les faiseurs de libelles.
Il vous importe fort peu, mon cher lecteur, qu’une des plus violentes persécutions excitées au xvie siècle contre Ramus, ait eu pour objet la manière dont on devait prononcer quisquis et quanquam. Cette grande dispute partagea longtemps tous les régents de collège et tous les maîtres de pension du xvie siècle; mais elle est assoupie aujourd’hui, et probablement ne se réveillera pas. Voulez-vous apprendre(51) si « M Gallandius Torticolis passait M. Ramus son ennemi en l’art oratoire, ou si M. Ramus passait M. Gallandius Torticolis, » vous pourrez vous satisfaire en consultant Thomas Freigius, in vita Rami; car Thomas Freigius est un auteur qui peut être utile aux curieux, quoi qu’en dise Banosius. Mais que ce Ramus ou La Ramée, fondateur d’une chaire de mathématiques au collège royal de Paris, bon philosophe dans un temps où l’on ne pouvait guère en compter que trois, Montaigne, Charron et de Thou l’historien; que ce Ramus, homme vertueux dans un siècle de crimes, homme aimable dans la société, et même, si on veut, bel esprit; qu’un tel homme, dis-je, ait été persécuté toute sa vie qu’il ait été assassiné par des professeurs et des écoliers de l’Université; qu’on ait traîné les lambeaux de son corps sanglant aux portes de tous les collèges, comme une juste réparation faite à la gloire d’Aristote; que cette horreur, dis-je encore, ait été commise à l’édification des âme catholiques et pieuses! ô Français! avouez que cela est un peu welche. On me dit que depuis ces temps les choses sont bien changées en Europe, que les moeurs se sont adoucies, qu’on ne persécute plus les gens jusqu’à la mort. Quoi donc! n’avons-nous pas déjà observé dans ce Dictionnaire que le respectable Barneveldt, le premier homme de la Hollande, mourut sur l’échafaud pour la plus folle et la plus impertinente dispute qui ait jamais troublé les cerveaux théologiques? Que le procès criminel du malheureux Théophile n’eut sa source que dans quatre vers d’une ode que les jésuites Garasse et Voisin lui imputèrent, qu’ils le poursuivirent avec la fureur la plus violente et les artifices les plus noirs, qu’ils le firent brûler en effigie? Que de nos jours cet autre procès de La Cadière ne fut intenté que par la jalousie d’un jacobin contre un jésuite qui avait disputé avec lui sur la grâce? Qu’une misérable querelle de littérature dans un café fut la première origine de ce fameux procès de Jean-Baptiste Rousseau le poète; procès dans lequel un philosophe innocent fut sur le point de succomber par des manoeuvres bien criminelles? N’avons-nous pas vu l’abbé Guyot Desfontaines dénoncer le pauvre abbé Pellegrin comme auteur d’une pièce de théâtre, et lui faire ôter la permission de dire la messe qui était son gagne-pain? Le fanatique Jurieu ne persécuta-t-il pas sans relâche le philosophe Bayle; et lorsqu’il fut parvenu enfin à le faire dépouiller de sa pension et de sa place, n’eut-il pas l’infamie de le persécuter encore? Le théologien Lange n’accusa-t-il pas Wolf, non seulement de ne pas croire en Dieu, mais encore d’avoir insinué dans son discours de géométrie qu’il ne fallait pas s’enrôler au service du second roi de Presse? Et sur cette délation, le roi ne donna-t-il pas au vertueux Wolf le choix de sortir de ses États dans vingt-quatre heures, ou d’être pendu? Enfin la cabale jésuitique ne voulut-elle pas perdre Fontenelle? Je vous citerais cent exemples des fureurs de la jalousie pédantesque; et j’ose maintenir, à la honte de cette indigne passion, que si tous ceux qui ont persécuté les hommes célèbres ne les ont pas traités comme les gens de collège traitèrent Ramus, c’est qu’ils ne l’ont pas pu. C’est surtout dans la canaille de la littérature et dans la fange de la théologie que cette passion éclate avec le plus de rage. Nous allons, mon cher lecteur, vous en donner quelques
exemples. |