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Kunstschutz et Kulturkampf

L'autre aspect de la guerre !

La France se proclame pays des arts et de la culture .et considèrent les cultures des autres pays avec condescendance allant jusqu'au dénigrement .

La culture allemande a si peu la cote depuis Charlemagne que les Rois de Prusse, décidés à soumettre l'ensemble de la Germanie, cherchèrent à se faire valoriser auprès des philosophes des lumières français puis décidèrent la Kulturkampf, la guerre de la culture directement orientée contre son rival français . La France , radicale, socialiste et républicaine ne répliqua qu'en daubant et en traitant les Prussiens de barbares , mangeurs d'enfants et inconnus dans les histoires des arts . On oublait Mozart, Beethoven, etc en les revendiquant républicains et francs-maçons .

Pendant la guerre de 70, et malgré une longue occupation de territoires français , il n'y eut aucune atteinte aux monuments , porteurs symboliques de culture, à l'exception notoire de la Bibliothèque de Strasbourg . C'était un acte cruel mais exprimant concrètement le choc et la guerre culturelle . Hélas, cette guerre fut voulu et initiée par la France .

La première guerre mondiale sera de part de d'autre ponctuée de mépris et d' ignorance pendant les deux premières années où ce conflit fut essentiellement militaire . En 1917, après l'échec des tentatives de paix du Vatican et de l'Autriche , l'Allemagne replia son occupation sur le Nord de la France et les Flandres après avoir totalement rasé le Vermandois et anéanti tout son patrimoine immobilier , sans oublier la Vathédrale de Reims et la bibliothèque de Louvain . La Culture face aux explosifs ne pèse pas lourd .

Pour autant, les Allemands étaient-ils les descendants des hordes barbares du haut moyen-âge ? Huns, goths, wisigoths, vandales ?

L'article suivant révèle une face cachée par les historiens français .

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Saviez-vous que pendant la 1ère Guerre Mondiale des soldats Allemands ont protégé notre patrimoine français ?

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Le Kunstschutz ou «protection des oeuvres d'art» fut mis en place dans les villes françaises du Nord occupées par l'armée allemande, après l'incendie de la bibliothèque de l'université de Louvain en Août 1914 et le bombardement de la Cathédrale de Reims.

En commettant ces actes, l'Allemagne était très mal vue de la communauté internationale. Le pays avait enfreint l'article 27 de l'annexe des Conventions de la Haye de 1907, qui stipulait qu'un agresseur doit autant que possible ménager les édifices consacrés au culte, arts et aux sciences, ainsi que les monuments historiques.

Dès lors à partir de 1915, une guerre idéologique se développe entre la France et l'Allemagne. La protection du Patrimoine est utilisée comme outil de propagande.

Les Français accusent les Allemands d'être des «barbares» et des «destructeurs de monuments», et les Allemands reprochent aux Français de ne pas savoir protéger leur patrimoine.

À la création du Kunstschutz, les historiens de l'art allemands en profitèrent pour rédiger des catalogues et des monographies sur les œuvres d'art présentes dans les villes françaises occupées et les envoyer aux pays neutres pour leur prouver qu'ils n'étaient pas des "monstres" et qu'ils avaient tout de même un certain niveau intellectuel.

Ils montèrent des expositions dans lesquelles ils mettaient en avant l'art flamand qu'ils considéraient comme proche de l'art allemand. Ils n'hésitèrent pas à convier non seulement les soldats mais aussi les populations locales pour montrer dans un premier temps que les allemands pratiquaient une excellente conservation des collections françaises mais aussi pour certifier qu'aucune œuvre d'art n'avait été pillée.

Pourtant, parmi tous les historiens de l'art, certains émirent l'idée d'emporter des œuvres françaises en Allemagne comme «monnaie d'échange».

Les personnes qui étaient partisanes de cette idée voulaient récupérer les œuvres allemandes qui avaient été spoliées pendant les guerres napoléoniennes et qui étaient conservées dans des musées français.

Wilhelm Von Bode, conservateur en chef des musées de Berlin, fondateur du Kunstschutz, proposa cette idée à plusieurs reprises au Ministère des Affaires Étrangères qui refusa chacune de ses demandes. L'institution respectait l'article 56 des conventions de la Haye qui interdisait la saisie d'œuvres d'art, indépendamment de leur statut, et que cette restitution du patrimoine artistique volée par Napoléon Ier aurait dû se faire lors des négociations de paix entre la France et l'Allemagne en 1870.

Ensuite, comme les musées étaient situés non loin des zones de combat, il était fréquent de déplacer les collections, dans endroits plus sécurisés.

Théodor Demmler, par exemple, qui était le responsable en chef du dépôt des œuvres des musées de Lille, les évacua vers Valenciennes.

Le déplacement des collections ne fut pas évidente car d'un côté les militaires allemands -qui n'étaient pas sensibilisés par la valorisation du patrimoine- , avaient de la peine à écouter les consignes données par les historiens de l'art.

Du côté français, les conservateurs et responsables municipaux exerçaient une résistance à chaque fois qu'il était question de transporter une œuvre.

En Octobre 1918, sentant la débâcle arriver, les Allemands transférèrent les collections de Valenciennes vers Bruxelles.

Lorsque la guerre fut terminée, toutes les œuvres françaises qui avaient été déportées furent restituées aux villes du Nord de la France telles que Lille ou Douai.

  En 1919, Paul Clemen (1866-1947), historien de l'art, inspecteur des monuments de la Rhénanie et cofondateur du Kunstschutz, édita l'ouvrage collectif «Kunstschutz im Kriege» dans lequel les historiens de l'art allemands expliquèrent leurs actions pour protéger le patrimoine pendant la 1ère Guerre Mondiale. La réception de cet ouvrage eut des retours positifs en Allemagne et jusqu'aux Etats-Unis !

Aujourd'hui, il reste comme l'ouvrage de référence pour comprendre l'Histoire du Patrimoine pendant la Grande Guerre.