Mardi 1er juin | Pendant le travail des ouvriers, des grenades tombent au milieu d'eux. Plusieurs s'enfuient , l'un d'eux est blessé.. |
Mercredi 2 juin | 150 ouvriers font défaut au moment de reprendre le travail. Le soir on annonce la mort d'un ouvrier au champ de bataille. Le commandant de place leur ordonne de s'abstenir de leur besogne le lendemain ! |
Jeudi | L'ordre concernant les travailleurs est contremandé. Arrivéé à Menin de 250 ouvriers allemands , anciens prisonniers, dit-on. |
Samedi 5 | Un ss off chez nous pour une nuit. |
Lundi | Hier et aujourd'hui, de nombreux avions ont survolé la ville. |
Mardi 8 juin | On raconte que les allemands auraient du abandonner 4 tranchées vers Ypres, que les alliés auraient repris le Polygone. Emprisonnement de Mme Cousinne qui s'est disputée avec des soldats |
Vendredi 11 | Installation des bureaux de l'intendance chez mes beaux parents. Le capitaine qui les dirige est un ours mal lêché. Il a pour parler à mon beau père un ton que l'on rougirait d'employer envers un domestique. Impossibilité d'obtenir des laisser passer , les allemands redoublent de surveillance pour empêcher les fraudes et empêche toute circulation. Des gendarmes sont postés dans le tram. |
Dimanche 13 | On ferme la moitié des estaminets encore ouverts. L'heure du couvre feu est reculée à 8 heures 1/2. |
Lundi | Les allemands arrêtent les ouvriers qui ne veulent pas travailler pour eux. |
Mardi | Des patrouilles parcourent la ville et arrêtent dix hommes. La commandanture exige 500 ouvriers pour les tranchées comme ceux ci ne veulent plus travailler, elle les emprisonne. |
Mercredi | Les allemands exigent la liste des personnes secourues par le Comité que celui ci refuse de lui donner. |
Jeudi 17 | Le Général de Werwecq vient loger chez Gratry. Les allemands affichent qu'ils ont du abandonner de ce coté plusieurs tranchées et 24 mitrailleuses. Cinq trams de blessés sont revenus du champ de bataille. un officier vient loger à la maison. |
Samedi 19 juin | Grand passage de troupe. 5000 hommes arrivent durant la nuit venant, dit-on de Zounebeck. vers le matin, ils repartent , les n° des casques sont cachés. Toute la journée, des troupes passent et repassent. Certains pensent que cela indique un changement de front et une lueur d'espoir vient un moment éclairer notre vue si triste et si monotone, semblable à une vie de prisonniers. |
Dimanche | Vers 3 heures du matin, 14 avions alliés survolent la ville se dirigeant vers Courtrai. |
Lundi | Les personnes arrivent de Bruxelles à Courtrai munies de passe ports doivent retourner presque immédiatement. Le Ct de place de Courtrai s'assure lui-même de la bonne exécution de cet ordre. |
Mardi 22 | Toute la nuit les allemands ont embarqué à la gare des hommes et du matériel de guerre. Ils font couler 2 bateaux qui avaient servi à construire des ponts. Ils affichent les prix maximum du bétail, des oeufs, etc.... |
Mercredi | On raconte que des prisonniers français passant à Lille ont refusé les vivres que leur offraient les habitants , exprimant ainsi leur mécontentement au sujet du travail des civils pour l'allemand. Des billets tombés des avions ont notifié les mêmes blâmes. Les populations s'émeuvent de ces avis réitérés. |
Vendredi 25 juin | Les allemands ont ouvert en ville, cafés , magasins de toutes espèces tenus par leurs compatriotes. les femmes n'y sont pas la fleur de la société d'Outre Rhin. Les difficultés au sujet des ouvriers travaillant aux tranchées semblent devoir se résoudre, la commandanture annonçant qu'un ordre arrivé de Bruxelles leur interdit de faire continuer le travail. Ce soir, le souvenir public annonce à nouveau un contre ordre. |
Samedi 26 | Les troupes du 236 en ville depuis Jeudi sont reparties mais le 132 revient du front réduit dit-on à 800 hommes ; le régiment ayant été encerclé une nuit par les anglais qui avaient coupé les fils électriques. Nombreuses troupes en ville. Les ouvriers vont au travail au nombre de 70 |
Dimanche | Les travaux ordonnés par les allemands pour la canalisation des eaux arrivent devant la maison. Le maire d'Halluin défend aux patrons et aux ouvriers des usines de travailler pour les allemands. |
Lundi | La commandanture devant la résistance que lui opposent les Halluinois menace la ville de peines sévères. On annonce l'arrestation du maire de Lille (est-ce vrai ?) toujours au sujet de cette question de travail. |
Mardi | Les mesures de répression sont mises en exécution à Halluin Interdiction d'entrer et de sortir de la ville, otages, indemnités de guerre, défense de circuler dans les rues de 4 heures du soir à 9 heures du matin. Les ouvriers méninois travaillant à Halluin sont convoqués pour se rendre demain à la commandanture. |
Mercredi 30 Juin 1915 | Le commandant de place convoque le conseil échevinal au sujet de la question ouvrière. Ceux-ci déclarent qu'ils admettent à la rigueur les travaux d'utilité publique mais non ceux dirigés contre les armées des alliés et qu'ils ne veulent par faire tache dans le mouvement patriotique qui gagne le pays. |