Carnet 3 de Mme Cappelle Louise née Denis pendant la guerre
                      du Vendredi 1er juin au Jeudi 28 juin 1917                 

Vendredi 1er juin Passage d'évacués de Comines se rendant à Halluin.
cette nuit, grande intensité d'artillerie au front. Violente secousse qui éveille toute la ville..Certains pensent que les all. se disposent à occuper les tranchées au " God" situées sur la ligne de Werwicq et qu'ils ont fait creuser en arrière du front par toute une armée de civils belges.
Obligation est faite aux méninois de déclarer à la Commandanture la récolte présumée de fruits. Un quart seulement est laissé à la population... 300 m d'amende aux contrevenants..
Samedi 2 juin On annonce l'arrivée de 2 divisions d'armée. Gare à nos maisons !.
Oui, gare à nos maisons car la Commandanture avertit aujourd'hui mes beaux parents que le Général de Werwicq occupera leur maison et qu'il les met ... poliment à la porte..
Le capitaine... (blanc) des ballons dont les bureaux sont dans les salons ne veut pas quitter la place et fait démarches sur démarches dans ce but. S'il reste , nous restons . Réussira t-il ?
Dimanche 3 juin Quelle journée !
Quinze obus sur la ville ? Des morts ! Des blessés ! et papa et maman mis à la porte de chez eux !
Le plus curieux, c'est que les premiers obus ne nous avaient pas trop effrayés. On en attribuait le bruit cependant terrifiant à de nouveaux canons allemands placés de fort calibre. Il en était tombé plusieurs pendant la matinée puis vers midi.
A 1 heure de l'après midi, la commandanture fait signifier leur congé à mes beaux parents. Un peu plus tard, Schuman vient désigner ce qu'ils peuvent emporter et toute la famille affairée, enfants, beaux parents, petits enfants se met à opérer le déménagement de chez eux à chez nous.
Cependant vers cinq heures, la chute des obus se fait continue, des vitres se cassent chez nous. Notre Rittmeister rentre tout effaré et raconte à Jean qu'un officier vient d'être blessé près de la maison par un éclat. tous se réfugient dans la cave et l'on profite des intervalles de calme pour descendre les matelas car nous avons décidé d'y passer la nuit.
Le Rittmeister sans attendre d'invitation se fait notre commensal.
Chute d'un avion allié. L'aviateur fait une mort terrible.
Lundi 4 Juin Nouveaux détails des bombardements d'hier.
Quatre morts, plusieurs blessés. les obus tombés sur la ville sont d'énormes , des 38. Le bruit de l'éclatement en est terrible, les éclats rejaillissent à un et deux kilomètres.
Jusqu'à présent, ce sont la gare et ses alentours qui sont visés.
le Commandant de place craignant pour son auguste personne a abandonné ses chers administrés pour aller coucher à Vewelghem.
Fin du déménagement de Papa et Maman. Ils quittent leur maison et viennent passer la journée chez nous. Juliette et Henri leur offriront le coucher.
Anna reste chez nous.
Quatre obus sur la ville. Nous parachevons notre installation dans la cave.
Les officiers attribuent le bombardement de la ville à des représailles anglaises en réponse à un grand bombardement de Poperingue situé bien en delà, en arrière du front allié. .
Mardi 5 juin Le Commandant de Place se décide à loger à nouveau en ville mais tout à l'extrémité, chez Daniel Devos qu'il fait déloger et à qui il accorde un passe-port pour Bruxelles.
départ de Melle Lannoy.
Mes beaux parents ayant sollicité, eux aussi, un laisser-passer pour quitter la ville, se le voient refuser sous prétexte dit Schmidt qu'ils n'ont pas été obligés d'abandonner leur maison. Quel toupet !
Court bombardement et visite d'avions toutes les nuits. .
Mercredi 6 Journée mouvementée.
20 obus sur la ville. Un tram de munitions fait explosion dans l'après dinée.
15 bombes d'aéroplanes tombent au Pont neuf incendiant le seillage Stragier.
Des sifflements se font entendre au dessus de nos têtes qu'on attribue au passage d'obus lancés dans je ne sais quelle direction.
Mille blessés passent par jour aux ambulances de la gare.
Nous avons retiré l'argent de la Banque et l'on prépare les bagages ainsi que des sacs à porter sur le dos en cas de départ précipité.
Werwicq ayant subi un grand bombardement hier évacue dit-on demain.
Jeudi 7 juin A 3 heures 1/2 du matin, le bombardement commence, puis les avions nous survolent.
Vers 7 heures alors que nous remontons de la cave, nous assistons du jardin à un curieux combat d'aéroplanes.
L'appareil anglais cerné par plusieurs ennemis fait mine de perdre l'équilibre, il tourne sur lui même tel une feuille morte puis alors que pleins d'effroi nous croyons assister à une horrible chute, il repart subitement en ligne droite et recommence le combat. Plusieurs fois ce manège se renouvelle sous nos yeux émerveillés
Le bombardement ne cesse qu'à dix heures.
On dit que les évacués de Werwicq sont passés en chemin de fer, plusieurs sans avoir eu le temps de quitter leurs vêtements de nuit. Ce bruit ne fait qu'accentuer nos craintes et l'on emballe toute la matinée.
Départ du Rittmeister qui va chercher route de Vewelghem un gîte un peu plus sûr.
Les voitures d'ambulances emplies de blessés circulent continuellment. Ce serait cette nuit que, minées par les alliés, les tranchées de Wyscacte ont sauté, causant ici même une forte commotion. De notre abri souterrain, nous n'avons rien ressenti.
Vendredi 8 Bombardement dans l'après dinée.
Cette nuit un avion laisse tomber une bombe rue Wahis, détériorant 15 maisons dont 7 rendues inhabitables.
700 personnes sont désignées pour partir demain à 3 heures du matin et les blessés continuent d'arriver nombreux, nombreux !......
Samedi 9 juin 16000 blessés sont passés à l'ambulance du collège depuis le début de l'attaque anglaise.
A la ferme Dhont où cet hiver, nous allions patiner , on ampute les bras, les jambes dans les prairies, le tout est jeté pêle-mèle dans une fosse creusée pour la circonstance. C'est un concert de cris, de plaintes qui résonne douloureusement dans le voisinage.
60 obus sont tombés sur la ville depuis le début du bombardement . Et cependant, malgré tout, la maison me tient à coeur par ses liens si étroits que je souffre à la pensée d'être forcée de la quitter. Elle fut le cadre cher de 9 années de bonheur, tous nos enfants y sont nés, y ont grandi, seule la pensée que ce bonheur, au moins, je l'emporte avec moi et que c'est pour le défendre que nous nous exilerons me console dans cette vive angoisse.
Dimanche 10 La ville si terriblement menacée se consacre au Sacré Coeur, cérémonie émouvante entre toutes.
Puisse le bon Dieu avoir pitié de nous.
Coup de théatre, papa qui sollicitait mais en vain un passe-port est autorisé à rentrer chez lui. Le Général n'ayant jamais d'ailleurs habité personnellment la maison et préférant se mettre en sureté au moulin blanc. Tous les officiers l'imitent et logent à l'extrémité de la ville. Le commandant de place que ses fonctions retiennent en ville quelques heures par jour occupe dans les caves de la Commandanture un cabinet complètement blindé.
Papa retenu en otage plusieurs heures par jour de cette semaine ne l'a aperçu qu' à travers une étroite fenêtre.
Tous les bureaux de son service sont eux aussi à l'abri. L'évacuation de Werwicq est à peu de chose près un fait accompli, paraît-il. A notre tour maintenant !
Mais que ferons nous de toutes ces provisions amassées à grands frais car il est impossible de songer à tout emporter , un maximum de 25 kg par personne nous étant assigné comme bagage !
A tous risques, on commence à les consommer. Mais si nous ne devions pas partir ?
Mardi 600 personnes sont désignées pour partir endéans les 3 jours. le comité distribue aux partants le secours de la semaine alloué ordinairement le vendredi. Ils peuvent se fournir déjà au ravitaillement.
Intense mouvement de troupes depuis plusieurs jours.
Le bombardement ayant fait trève, Jean et moi abandonnons notre obscure chambre à coucher emenant Michel et Marie-Jeanne. Nos autres enfants y demeurent encore avec les servantes.
Mercredi 13 juin Ce soir commence la contre attaque allemande : feu roulant, violentes détonations des canons plus rapprochés maintenant et dont certains seraient placés, parait-il, au hameau du Coucou.
Samedi 16 Des hommes évacués de Werwicq arrivent à Menin vers 5 heures partis depuis 2 h de l'après dinée. A onze heures du soir et malgré leur fatigue on les envoie décharger des wagons. Ils rentrent à 5 heures du matin.
Ceux qui essayeraient de désobéir aux ordres sont mis à un régime de pain sec, eau et le reste qui mate les plus récalcitrants..
Dimanche 17 Les couvents des Bénédictines de St Georges et du Cénacle reçoivent l'ordre du départ pour cette semaine.
Les évacués de l'autre jour campent à Vewelghem, Besseghem et Deinze reviennent en fraude chercher vivres et matelas : " Emportez de la nourriture, disent-ils, c'est la le principal !".
Lundi 18 Tout le bétail de la ville doit être remis aux allemands : vaches, chèvres, porcs, moutons, poules, etc..
La laiterie s'en va .
Les troupes pour nourrir les nombreux chevaux de la cavalerie coupent froment, avoine encore verts.
Nous serons,dit-on, partis pour la fin du mois.
Quel déchirement.
Mardi 19 Le pain est noir, il sent mauvais, il est absolument immangeable.
Nous en cuisons à la maison.
Beaucoup revendent leurs provisions. 100 kg de notre froment partent pour Vewelghem.
Le capitaine...(blanc) a bien voulu se charger à ma demande, de porter une valise remplie d'objets chez Mme V.. à Courtrai. maman et moi y mettons les robes de soirées. J'y ajoute mes beaux couteaux.
Mercredi 20 Bombardement vers 10 heures et demie.
5 obus dont un gros éclat tombe dans la rue à quelques mètres de Jean qui se hâtait vers la maison.
7 soldats tués, un obus dans le gazomètre.
J'ai omis de raconter que la semaine dernière un pasteur protestant a été tué par un éclat en face de chez Albert à deux kms du lieu de l'explosion de l'obus.
Le reste du mobilier de notre salon ainsi que les tapis de ma chambre sont murés aujourd'hui. .
Jeudi 21 Ce qui reste de notre bon vin, ce n'est guère .
Vendredi Départ des religieuses Bénédictines et de leurs pensionnaires. Les allemands prétextant que leur bagages excédaient le poids permis leur enlèvent vivres et objets de toutes sortes qu'ils ramènent en ville dans deux grands camions.
Toutes les nuits, l'artillerie est vive au front. Violentes détonations.
La laiterie est partie, plus de lait pour les enfants depuis deux jours. On nous en promet de Moorseele.
Les bruits les plus contradictoires circulent quant à l'évacuation.
Partira-t-on? Ne partira-t-on pas ? Les uns effrayés par le bombardement désirent ce départ, d'autres espèrent une accalmie. Il est vrai que telle qu'elle est la situation n'est plus guère tenable. .
samedi Le départ est décidé. Le sonneur public annonce vers midi que la rue de Lille doit évacuer dans 24 heures. On emballe toute la journée vêtements, linge, provisions de toutes sortes . Nous vendons au même acheteur que l'autre jour nos pois secs et le reste du froment.
Des ouvriers de nos connaissances reçoivent des vivres et ma provision d'oeufs. Nous les invitons à venir demain faire une rafle dans tout ce que nous n'emportons pas.
Jean furieux d'abandonner sa maison aux all. voudrait tout démolir, tout casser, mais la Commandanture ayant prévu le cas, menace de peines sévères ceux qui agiraient ainsi .
Voici la liste de nos bagages .
Nous avons droit à 275 kg , nous en emportons certainement 325 à 450 .:
1 caise : linge, vêtements, vivres
2 grands paniers : idem + 4 couvertures
2 valises contenant entres autres lettres, photos . Notre beau Christ d'ivoire, couvert d'argent
1 berceau neuf, bourré de linge.
2 paniers malles , vivres et vêtements
1 petite caisse, vivres.
3 matelas dont un d'enfant
1 couverture voyage
5 sacs à porter sur le dos : vêtements
2 sacoches , vivres et vêtements
1 paquet de couvre pieds en duvet
La voiture d'enfants pour Michel et Marie Jeanne.
1 petit panier de vivres. des pains..
Dans deux grandes poches fabriquées pour la circonstance, j'ai mis nos papiers et les bons de réquisitions de l'usine d'Halluin.
Jean emporte dans une ceinture : 500 frs en pièces blanches. Cela pèse !
Dimanche 24 Fête patronale de Menin.
Fête de Jean et Jean-Marie.
Après une nuit d'insomnie on se hâte pour le départ. Un officier est venu à minuit chercher du logement me causant une dernière émotion car je redoutais qu'on vienne retenir Jean comme tant d'autres fois pour le travaux allemands .
Durant les préparatifs, on vit dans une sorte d'inconscience qui nous voile la douloureuse réalité. Un instant, elle m'est apparue hier soir alors que détachant mes clefs de ma ceinture, j'ai contemplé les pauvres, désormais inutiles puisque nous devons abandonner tous nos meubles.
Clef du coffre fort, clef du bureau de Jean, clef de mon armoire à linge, clef de l'armoire des enfants, clef de la cave, clef de la table à ouvrage offerte par ma Bonne Maman, clef de mon bureau de jeune fille où tant de souvenirs chers étaient enfermés et dont j'ai brûlé une bonne partie ce matin.
Bien avant l'heure fixée, nous sommes au rendez vous, situé en plein champs. 2000 personnes sont là parquées dans une partie de froment avec leurs bagages qu'elles ont du amener par leurs propres moyens.
Mes beaux Parents, Anna et Alphonse, leurs bonnes. Juliette et Henri leurs enfants font partie du groupe.
le train était annoncé pour midi. A six heures, seulement, il arrive composé de wagons de bestiaux, sans bancs , sans fenêtres. On nous y entasse avec nos bagages qu'on ne vérifie pas.
Ribbentrop et Schmidt surveillent l'embarquement.
Notre wagon contient 30 personnes.
La famille de mes beaux parents: 6 personnes
Schottey 4
Vangernchen 3
Pardoen 6
Nos enfants, nos bonnes et nous 11
On entasse les bagages dans un coin certaines malles servant de barre.
Nous ignorons encore le lieu de destination.
Défense de sortir, nombreux et longs arrêts en pleine campagne, fortes secousses à chaque mise en marche du wagon très sommairement suspendu.
La nuit tombe. On essaie mais en vain de dormir. Les petites filles se sont hissées sur un tas de matelas où elles reposent à l'aise. Dans les gares, où nous passons les gens nous interpellent " Doù venez vous ?"- "Menin".
Des allemands nous contemplent . Jean leur fait des pieds de nez. Malgré tout on rit encore et l'on fait honneur aux provisions apportées..
Lundi A trois heures du matin, le train stoppe à Vilvorde. C'est le teme du voyage. seulment comme il fait encore obscur, défense est faite de descendre.
Quatre heures ! Tout le monde descend. Il fait frais, une brume épaisse enveloppe la gare et les environs. tout les voyageurs campent sur le quai attendant des ordres. J'enroule mes tous petits dans une couverture. Puis comme petite Mie Jeanne (I an) n'a rien pris de chaud durant la nuit, j'obtiens du sous officier la permission d'aller lui préparer une soupe de farine lactée dans le poste des soldats à l'entrée de la gare.
Lorsque je reviens, les Vilvordiens sont arrivés porteurs de petits pains frais et de bonne soupe chaude.
Ce ne sont plus des allemands, ceux là !.
Ils ont amenés aussi tout un régiment de chariots, charettes dans lesquels on place les colis. Les voyageurs suivront à pied.
Ayant avisé une petite voiture vide, je m'y installe avec tous les enfants et le cortège se met en marche nous dirigeant vers le couvent des Ursulines de Melsbroch.
Sur notre passage, les habitants s'arrêtent très curieux, beaucoup pleurent alors que nous, ahuris par l'étrangeté de la situation, nous restons les yeux secs.
Le couvent où l'on nous mêne est très beau et très grand, les religieuses qui nous attendaient nous font bon accueil. L'une d'elles dont la belle soeur mère d'un bébé de deux jours . (blanc)
L'on nous donne à Jean et à moi une petite chambre, nos enfants dorment sur nos matelas dans la salle d'étude.
Après les mauvaises nuits passées et nonobstant mon état de santé précaire,( j'attends mon huitème bébé), je suis littéralement brisée de fatigue.
Dans l'après dinée, Annie, Marguerite et leurs maris arrivent de Bruxelles et pleurent à chaudes larmes en revoyant Maman si changée , si vieillie par ses cruels chagrins.
J'ai omis de dire que Charles Dewitte, prévenu je ne sais trop comment nous a fait la surprise d'arriver le matin, à notre descente du train.
on décide de séjourner au couvent jusque....(blanc) d'une maison. Les bagages sont parqués dans une grande salle.
Nos enfants choyés par les religieuses et les élèves se trouvent très heureux .
Mardi 26 juin Sans tarder, nous nous mettons en quête d'un gîte. Courses infructueuses dans Bruxelles en compagnie de Mrs Schottey et Vanginchen qui dans le même but que nous courent de bureaux en bureaux.
Bien las nous réintégrons notre accueillant couvent où (blanc) Méninois ont trouvé un abri. des tables sont dressées dans les réfectoires , nous prenons nos repas en famille.
Mercredi Dès le matin, nous reprenons le cours de nos périgrinations dans Bruxelles. Faut-il l'avouer malgré nos soucis, ce retour dans la vie normale m'amuse extrèmement. C'est avec un vif intérêt que je revois les étalages des magasins, les rues pleines de mouvement, les toilettes des femmes dont les jupes écourtées dessinent d'étranges silhouettes.
A midi, pour ne pas perdre de temps, l'on décide de diner au restaurant. Nouveau plaisir. Puis comme nos démarches n'ont pas encore donné de résultats, je propose à ces Messieurs de nous diviser en deux bandes dont l'une continuerait les recherches dans Bruxelles et dont l'autre irait à Vilvorde visiter les maisons que Mr le Bourgmestre de la dite ville a fait offrir hier soir à notre famille à Melsbrock.
Au fond du coeur, je souhaite que ces maisons soient encore libres car on nous assure que la vie dans Bruxelles est très couteuse.
Jean et moi accompagnés de M Schottey prenons le tram pour Vilvorde. Les courses à l'hôtel de ville, puis chez le bourgmestre qui est absent, puis chez son fils.
Ma fatigue est extrême, je me traîne tant bien que mal.
M Félix Brisset, fils du Bourgmestre, est heureusement chez lui, il se met immédiatement à notre disposition et escortés du commissaire de la ville qu'il a prié de nous accompagner, il se met en quête de maisons libres et meublées.
Enfin, le succès couronne nos efforts. Lorsque nous reprenons le Chemin de Malbrock nous sommes nantis d'une belle maison, située square d'Andelot n° 16 en face de la belle église paroissiale. Le locataire actuel, major dans l'armée belge, est interné en Hollande, sa femme est allée le rejoindre enfin détail important, la maison est mise gratuitement à nôtre disposition par la ville de Vilvorde.
Dieu soit loué, ma courte prière faite à la hâte et avant de partir ce matin dans la chapelle du couvent a bien porté ses fruits !.
Jeudi 28 juin Après avoir chargé nos bagages (Le peu qui nous reste de toute notre maison) sur un camion, je me hisse moi-même sur le siège près du conducteur et.... en route pour Vilvorde !
Toute la journée, on déballe, on nettoie, on range le linge dans les armoires et le soir vers sept heures alors que les lits sont près à les recevoir tous nos enfants arrivent avec leur bonne.
Ils dorment enfin dans de vrais lits. .